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16 février 2012 4 16 /02 /février /2012 00:00

 

Date de sortie cinéma : 15 février 2012

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 La-Desintegration---Affiche.jpg


 Réalisé par Philippe Faucon


Avec Rashid Debbouze, Yassine Azzouz, Ymanol Perset,

Mohamed Nachit, Zahra Addioudi, Kamel Laadaili,

Keltoume EL Hanafi, Habib Bejaoui, Mustapha Kharmoudi.


Genre Drame


Production  Française

 

La-Desintegration.jpg

 

Synopsis :

 

Une cité dans l’agglomération Lilloise, aujourd’hui.
Ali (Rashid Debbouze), est un jeune diplômé qui n’arrive pas à trouver de stage ou de premier emploi, probablement à cause de son patronyme ou de son quartier d’origine. Nasser (Mohamed Nachit) est un galérien un peu colérique que sa famille rejette. et Hamza (Ymanol Perset), dont le prénom est d’adoption, est un jeune français de souche, pour reprendre une terminologie puante, qui, en perte de repères, a trouvé dans la conversion à l’Islam une chaleur et une réelle communauté.

 Âgés tous les trois d'une vingtaine d'années, ils font la connaissance de Djamel (Yassine Azzouz), dix ans de plus qu'eux.
Aux yeux d'Ali et ses amis, Djamel apparaît comme un aîné aux propos acérés et au charisme certain. Habile manipulateur, il endoctrine peu à peu les trois garçons, connaissant mieux que quiconque leurs déceptions, leurs failles et leurs révoltes face à une société dans laquelle ils sont nés, mais dont aucun des trois ne pense plus désormais faire partie.


 

En mettant en scène le portrait d'un jeune homme glissant vers le terrorisme, le réalisateur Philippe Faucon avait en tête le parcours de Zacarias Moussaoui, parfois surnommé le 20ème pirate de l'air des attentats du 11 septembre. Avant de s'engager dans la voie du djihad et d'être condamné à la perpétuité suite à son arrestation peu de temps avant les attaques de 2001, Zacarias Moussaoui était un étudiant français né à Saint-Jean-de-Luz.

 

Dès la première séquence de La Désintégration, Philippe Faucon prend le contre-pied des clichés éculés. Nous sommes sur la pelouse d’une cité lilloise, des hommes et des femmes y sont rassemblés pour la prière, la minuscule mosquée voisine ne pouvant accueillir tous les fidèles. Loin de la stigmatisation facile des prières de rue, on assiste tout au contraire à un prêche humaniste et pacificateur. On le comprend donc tout de suite, Philippe Faucon ne hurlera pas avec les loups – de droite ou de gauche – islamophobes…

 

La-Desintegration-copie-1.jpg

 

Le terrorisme est aujourd’hui devenu plus présent qu’il ne l’a peut-être jamais été, avec sa part de désignation fantasmée ou réelle de la menace. Le cinéma, ou la fiction de façon plus générale, a fréquemment abordé ce sujet, par le raccourci, le sensationnalisme, le simple prétexte à "thriller". Ces approches ont en commun qu’il est entendu que les terroristes représentent le Mal. Posé de façon plus ou moins réductrice, caricaturale ou désincarnée, ce postulat, par son évidence même, évite le plus souvent tout approfondissement. Qu’est-ce qui est à l’origine de ce Mal ? Quelles sont les raisons folles, incompréhensibles, ou sur lesquelles il faudrait au contraire se pencher, qui peuvent mener à ces barbares passages à l’acte ? Dans mon film, la dérive radicale et violente a aussi un sens métaphorique : elle est le symptôme révélateur d’un état de société miné. Ali a le sentiment que la fermeture sociale qu’il subit malgré son investissement est la suite directe de l’exclusion vécue avant lui par ses parents. Le terrain est préparé pour que soient récupérés par le personnage de Djamel la frustration, le désespoir, la colère, le morcellement identitaire. Se posent précisément de véritables questions d’écriture : comment aborder ce sujet et éviter les pièges qui lui sont liés (la réaction à l’exclusion n’est pas forcément celle du terrorisme) ? Comment faire exister des personnages dans des complexités qui peuvent parfois échapper ? Comment rendre palpable, sans simplifications, sans manichéismes, sans stéréotypes, leurs conflits, leurs contradictions, leurs rapports aux autres, à la société dans laquelle ils vivent, aux confrontations du monde ? Nous avons fait le choix d’aborder frontalement des questions dont les manifestations sont récurrentes dans le quotidien médiatique : souffrances sociales, mal-être et ghettoïsation des banlieues, sentiment d’être nié, replis communautaires et religieux, destruction de la croyance égalitaire à l’échelle du vécu dans un premier temps, et par extension à l’échelle mondiale.

 

La-Desintegration-copie-2.jpg

 
Lors de l'écriture du scénario, Philippe Faucon s'est assuré de trouver le ton juste pour ses personnages, et de ne pas tomber dans la caricature. Il revient sur sa démarche : "J’ai fait beaucoup de rencontres avec des jeunes qui tous avaient été confrontés à des difficultés du même ordre que celles que connaît Ali dans le film ; dont quelques uns avaient été tentés par des engagements du même type, en étaient revenus, etc ; et aussi avec des profs, des éducateurs, des policiers, des intervenants pénitentiaires. Tout cela dans l’intention de parvenir à faire exister de vrais personnages complexes et denses."

 

Le scénario du film est signé Eric Nebot, Mohamed Sifaoui et Philippe Faucon.

 

 


Avec La Désintégration, Philippe Faucon tente, en évitant les clichés et le sensationnalisme, de trouver les raisons qui poussent un jeune des cités à basculer vers le terrorisme. Le réalisateur donne une explication sociale à ce glissement : "Dans mon film, la dérive radicale et violente a aussi un sens métaphorique : elle est le symptôme révélateur d’un état de société miné. Ali a le sentiment que la fermeture sociale qu’il subit malgré son investissement est la suite directe de l’exclusion vécue avant lui par ses parents. Le terrain est préparé pour que soient récupérés par le personnage de Djamel la frustration, le désespoir, la colère, le morcellement identitaire."

 

La-Desintegration-copie-3.jpg

 
Pour filmer l'attentat fictif à l’entrée du siège de l’O.T.A.N., à Bruxelles, le réalisateur ne pensait pas recevoir d'autorisation, et s'était même préparé à filmer en "caméra dissimulée". Philippe Faucon raconte cette anecdote, à l'issue inespérée : "Nous avions même pensé tourner cette séquence le dernier jour, au cas où nous aurions tous été arrêtés et où la caméra aurait été saisie ! Comme le tournage de la séquence nécessitait quand même plusieurs passages, nous avons finalement décidé de demander une autorisation, sans beaucoup y croire, car nous pensions qu’une telle requête mettrait des mois à obtenir une réponse, si il fallait qu’elle remonte jusqu’au Pentagone ou à Obama ! Nous avons finalement obtenu in extremis l’autorisation de tourner des prises de vues de l’entrée du site depuis notre voiture, grâce aux connexions secrètes de l’un de nos co-producteurs belges !"

 

Notes de production ... Cliquez ICI !

 

La Désintégration signe les débuts au cinéma de Rashid Debbouze, qui incarne Ali, a été choisi en premier. Il jouait dans un spectacle comique, à Paris, et je suis allé le voir sur scène. Je l’ai trouvé très intéressant même s’il ne jouait pas dans le même registre. Il n’était d’ailleurs pas dans la reproduction de l’humour de son frère aîné. Je lui ai donc proposé le scénario, mais n’ai pas eu de réponse immédiate. Les producteurs ont ensuite reçu un appel de son frère, Jamel Debbouze, qui désirait en savoir plus sur le projet. On lui a envoyé le scénario et peu après Rachid nous a donné son accord. Pour les deux autres garçons, Nasser qui renonce à la fin n’est pas un comédien professionnel, et Nicolas qui se fait appeler Hamza, d’origine européenne, est un jeune comédien promis à émerger, mais qui n’avait pas fait grand chose jusques là. Dans le film, il a un rôle à part, mais est impressionnant dans les quelques scènes où il apparaît.

 

Une majeure partie du film a été tournée dans les environs de Lille, l’autre à Marseille. La première chose qui va de soi lorsqu’on tourne dans un quartier dit « difficile » ou déshérité est que cette présence du tournage doit permettre un certain nombre de retombées qui bénéficient économiquement aux gens : figuration, rôles secondaires, location de décors, etc. La seconde, tout aussi importante, est de savoir entretenir avec eux des relations qui tiennent compte d’eux. C’est parfois plus simple à énoncer qu’à mettre en pratique, car le contexte peut être quelquefois plus tendu, ou parce que la présence d’un tournage de film suscite beaucoup de fantasmes liés à l’argent. Cela se passe parfois dans un équilibre que bien des choses pourraient rompre, mais à partir du moment où on prend en compte les gens, on ne crée pas avec eux d’antagonisme. Et dans cette cité et aux alentours, nous avons tourné quatre semaines sans aucun incident.

 

La-Desintegration-copie-4.jpg

 

 
Le journaliste Mohamed Sifaoui, célèbre pour ses enquêtes sur le milieu islamiste, a participé à l'écriture du scénario, en tant que consultant. Le réalisateur Philippe Faucon a discuté avec lui plusieurs jours, se nourrissant de son expertise sur le sujet.
 
Avec son thème d'actualité brûlant (le terrorisme), La Désintégration avait de quoi rebuter certains producteurs. Le réalisateur décrit les réactions de ces derniers lorsque son projet était présenté : "Le sujet de La Désintégration est à l’évidence un sujet qui a fait peur. Apparemment, ce projet a suscité des polémiques dans toutes les commissions où il a été proposé. (...) On a plusieurs fois eu des réponses du type : "Le scénario est formidable, mais, très clairement, on n’ira pas, à cause du sujet.""
 
La Désintégration a été projeté hors compétition lors de l'édition 2011 de la Mostra de Venise.

 

 

 

 

 

Sources

http://www.allocine.fr

http://fr.wikipedia.org

http://www.cinemovies.fr

http://divergences.be

http://www.cinemas-utopia.org

commentaires

C
pas la peine de te déplacer pour le voir, à mon avis tu seras déçu, mais nous serions quand même très heureux de te voir. Johane est libre dimanche et lundi; ciao bello
Répondre
M
salut Alain, nous l'avons vu hier et sommes assez déçus. C'est trop ou ps assez, mais inquiétant malgré tout. + michel
Répondre
C
Excellent article Alain, que je vais mettre en lien sur le mien !
Répondre
A
<br /> <br /> Merci Chris, c'est très sympa de ta part. Bon weekend.<br /> <br /> <br /> <br />

 

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