Réalisé par Pedro Almodóvar
Avec Eusebio Poncela, Carmen Maura, Antonio Banderas,
Miguel Molina, Fernando Guillén, Manuela Velasco,
Nacho Martínez, Bibiana Fernández, Helga Liné,
Victoria Abril, Bibi Andersen, Germán Cobos
Rossy de Palma, Maruchi Leon
Genre Drame
Production Espagnole
Titre original La Ley del deseo
Date de sortie 16 mars 1988
La Ley del deseo a participé à de nombreux festivals et y a obtenu des prix en conséquence.
On peut citer le Festival International du Cinéma de Bogota,où le film a reçu les prix du meilleur réalisateur, actrice, scénario et montage.
La Ley del deseo obtient en 1987 le prix du public à San Francisco
lors du Festival International du Film Gay et Lesbien.
Également présenté à Berlin la même année,
il glane le prix "Teddy" du meilleur film.
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Carmen Maura Eusebio Poncela
Synopsis
Pablo Quintero (Eusebio Poncela) est un cinéaste à la mode.
Son frère a changé de sexe pour vivre un grand amour avec son père, qui l'a finalement abandonné. Tino, devenu Tina (Carmen Maura), vit maintenant avec une enfant de dix ans (Manuela Velasco), fille d'Ada (Bibi Andersen), mannequin qui l'a aussi abandonnée pour faire le tour du monde.
Bibi Andersen
Tina est parfaite dans le rôle de mère et la fille d'Ada est "amoureuse" de Pablo, qui les protège toutes les deux. Pablo Quintero offre à Tina le rôle de sa dernière adaptation théâtrale. Celle-ci se révèle être un triomphe.
Manuela Velasco et Carmen Maura
Pablo est, lui, amoureux de ]uan Miguel Molina , un garçon qui l'estime mais ne l'aime pas.
Miguel Molina
Juan retourne dans sa ville natale pour les vacances. Pablo fait la connaissance d'Antonio (Antonio Banderas), un fils de bourgeois andalous, possessif et contradictoire, qui, en quelques heures, devient son amant jaloux et menaçant, alors qu’il n'avait jamais eu d'expérience homosexuelle auparavant.
Eusebio Poncela et Antonio Banderas
Antonio découvre une lettre d'amour signée par Juan mais écrite par Pablo et croit qu'elle est authentique. Il se dispute avec Pablo. Sur ce, Antonio part en vacances et suggère à Pablo qu'il signe les lettres qu'il écrira d'un nom de fille afin que ses parents ne se doutent de rien.
Quand Pablo écrit à Antonio, il utilise le nom du personnage d'un scénario qu'il est en train d'écrire : " Laura P ".
Antonio Banderas
Dans l'une de ces lettres, Pablo avoue à Antonio son amour pour Juan et sa volonté d'aller le retrouver.
Antonio se rend au village de Juan avant Pablo et, sans que personne ne le voie, le tue.
Miguel Molina
Il détruit ensuite par le feu la chemise déchirée pendant la bagarre avec Juan.
Antonio Banderas
Après avoir été interrogé par la police, Pablo retourne à Madrid.
Aveuglé par les larmes, il a un accident et devient amnésique. Tina le visite à l'hôpital et lui avoue les véritables relations entretenues avec leur père et la responsabilité qu'elle tient pour sienne de la séparation de leurs parents.
La mère d’Antonio montre à la police les lettres reçues par son fils, signées Laura P. et tapées sur la machine à écrire de Pablo. Laura P. devient le suspect principal, et reste introuvable.
Antonio revient à Madrid et, pour se sentir plus près de Pablo, qui est toujours hospitalisé, il séduit Tina, qui croit cet amour sincère.
Lorsqu'elle le confesse à Pablo, celui-ci recouvre à peine ses facultés et ne comprend que plus tard le danger où elle se trouve. Avec la police, il se rend à l'appartement de Tina, séquestrée par Antonio qui tire sur les policiers et promet de faire un massacre si on ne lui accorde pas une heure seul à seul avec Pablo.
Eusebio Poncela et Antonio Banderas
Celui-ci le rejoint, et les deux hommes font l'amour. Puis Antonio se suicide.
En 1986, Pedro Almodóvar et son frère Agustin Almodovar créent ensemble, la société de production El Deseo. La loi du désir marque le premier film de Pedro Almodóvar produit par la société.
Note du réalisateur : Pedro Almodovar
"Lorsque j'ai commencé à écrire le scénario je ne savais toujours pas pour quel type de fraternité je me déciderais : une comédie musicale avec des jumeaux. Le problème des jumeaux est de rencontrer les acteurs adéquats. De plus, des jumeaux donnent lieu à des interprétations très lourdes, psychologiquement parlant, et je voulais que ces deux frères soient très différents et indépendants. Une autre possibilité était celle de la fraternité du type des frères Marx, mais vous imaginez les Marx dans un film qui tourne totalement autour du désir ? Je ne pouvais pas l'écrire, mais si seulement je pouvais ! Etant donné mon tempérament, j'ai choisi comme référence Warren Beatty et Barbara Loden dans La Fievre Dans Le Sang. Si différents mais également malheureux, s'appuyant l'un à l'autre face à une Amérique irrespirable. Les histoires de frères m'ont toujours touché. En plus, de l'interprétation de jumeaux, j'ai également rejeté l'inceste, car trop évident. La fraternité, heureusement, n'a pas besoin de sexe pour se manifester. Le sexe finit par simplifier les histoires où il intervient et La loi du désir devait être autre chose : un désert avec tous les dangers de la jungle.
Pablo et Tina sont comme pile et face de la même pièce. Pile avec Tina car elle a dut payer un prix élevé pour être elle-même. Et Face avec Pablo, car le talent et la conscience de soi-même s'avèrent parfois un poids insupportable"
Pedro Almodóvar ayant quasiment toujours tourné ses films à Madrid, explique le rôle de la ville dans La Loi du désir. "J'ai voulu que Madrid soit le réceptacle de toutes les histoires qui composent le carrousel des passions de La Loi du désir. En été, Madrid change de peau, régénère sa vieille surface. Pendant le tournage, il était difficile d'éviter les échafaudages et les grandes parois de plastique qui couvrent des rues entières. Loin d'éviter cette apparence, je l'ai intégrée et en ai tiré profit pour le film. Madrid est une ville vieille et experte, mais pleine de vie. Cette détérioration dont la restauration semble interminable représente le désir de vivre dans cette ville. Comme mes personnages, Madrid est un espace usé auquel avoir un passé ne suffit pas car le futur les attire encore."
La collaboration entre l'actrice madrilène Carmen Maura et Pedro Almodóvar a été fructueuse dès les débuts du réalisateur au cinéma. Avant La Loi du désir, le duo avait travaillé sur les films suivants : Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier en 1980, Dans les ténèbres en 1983, Qu'est-ce que j'ai fait pour meriter ca? en 1984, Matador en 1985.
La loi du désir est probablement le film le plus noir de Pedro Almodóvar. Il est marqué par un certain dégoût du cinéma, séance de doublage, lassitude de la pornographie, titres grotesques des films tournés par le réalisateur et, fait exceptionnel dans la filmographie du réalisateur, ne fait référence à aucun film du patrimoine cinématographie.
La bande originale de La Loi du désir est l'occasion de retrouver l'une des plus grandes voix du Brésil des années '50 à '70, Maysa Matarazzo. Née en 1936 à Rio de Janeiro, Maysa commencera à toucher au piano dès sa plus tendre enfance. Très agile avec les langues, elle chantera en anglais, français, espagnol et italien. S'essayant à la Bossa Nova, elle en deviendra l'un des piliers et s'exportera en dehors de l'Amérique Latine, aux États-Unis notamment, où elle se produira dans des cabarets. Elle mourra chez elle, au Brésil, au début de l'année 1977. Dans le film de Pedro Almodóvar, on peut entendre une reprise étonnante de Ne me quitte pas de Jacques Brel.
Sources :
http://www.commeaucinema.com
http://www.allocine.fr
http://www.cineclubdecaen.com
http://cinema.jeuxactu.com
http://musixxx-etc.blogspot.fr