Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade.
Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable.
Leila Hatami et Peyman Moaadi
Un mot sur le réalisateur
Asghar Farhadi,
est né en 1972 à Ispahan en Iran Réalisateur, Scénariste, Producteur, Costumier, Chef décorateur
Après avoir intégré l’Institut du Jeune Cinéma, il poursuit son parcours à l’université de Téhéran, d’où il sort diplômé en 1998 avec une maîtrise de mise en scène. Le bilan de ces dix ans de formation est déjà imposant : tournage de six courts métrages, scénarios et réalisation de deux séries pour la télévision. En 2001, les portes du cinéma s’entrouvrent grâce à
Ebrahim Hatamikia
réalisateur iranien contemporain. avec lequel il coécrit le scénario de son film,
Low Heights 
Réalisé par Ebrahim Hatamikia en 2002
Avec Hamid Farokhnezhad, Leila Hatami et Gohar Kheirandish
chronique du Sud-Ouest de l’Iran qui reçoit un bel accueil critique et public.
Asghar Farhadi realise ensuite :
Beautiful city
en 2004
Avec Hossein Farzi-Zadeh, Taraneh Alidousti
La Fête du Feu
en 2006 Avec Hedieh Tehrani, Taraneh Alidousti, Hamid Farokhnezhad
La Fête du feu a obtenu
- le prix du meilleur scénario au festival des Trois continents à Nantes
- et le prix du meilleur film au festival international de Chicago. Pour lire l'article sur La Fête du feu .... Cliquez ICI !
et À propos d'Elly
en 2009 Avec Golshifteh Farahani, Taraneh Alidousti, Shahab Hosseyni Pour lire l'article sur À propos d'Elly .... Cliquez ICI !
Asghar Farhadi raconte comme lui est venue l'idée du film : "J’étais de passage à Berlin, où je travaillais sur le scénario d’un autre projet. Un soir, dans la cuisine, j’ai entendu une musique iranienne qui venait de la pièce voisine. Tout à coup, j’ai été envahi par des souvenirs et des images d’une tout autre histoire. J’ai essayé de les chasser de mon esprit, et de me concentrer sur le scénario que j’écrivais. Mais il n’y avait rien à faire : les souvenirs et les images s’étaient enracinés en moi. Ils ne me lâchaient pas : même dans la rue et dans les transports en commun, ce début d’intrigue qui venait d’ailleurs me poursuivait. J’ai fini par accepter l’idée que je me sentais de plus en plus proche de cette histoire.
Donc, je suis retourné en Iran, et je me suis mis à travailler sur ce scénario, qui allait devenir celui d’Une Séparation."

Ils ne me lâchaient pas : même dans la rue et dans les transports en commun, ce début d’intrigue qui venait d’ailleurs me poursuivait. J’ai fini par accepter l’idée que je me sentais de plus en plus proche de cette histoire. Donc, je suis retourné en Iran, et je me suis mis à travailler sur ce scénario, qui allait devenir celui d’Une Séparation."
Le tournage s'est essentiellement effectué en décors naturels à l'exception des séquences du bureau du juge et du tribunal, pour lesquelles l'équipe a dû construire de toutes pièces dans deux écoles désaffectées, faute d'avoir été autorisée à tourner en ces lieux.
Contrairement aux apparences, le film n'est pas inspiré de faits réels, comme l'explique le réalisateur : "Ce qui peut donner cette impression, c’est une certaine dimension documentaire présente dans le film. C’est parce que j’ai mené un important travail de recherche auprès de juges, de tribunaux et que j’ai consulté de nombreux conseillers juridiques pendant la phase d’écriture, que le film est très proche de la réalité actuelle."
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Avec Une Séparation, Asghar Farhadi a souhaité faire un film universel.
À la fois politique et humain : "Dans la mesure où mes histoires sont nourries de ces rapports humains, je ne pense pas qu’elles soient spécifiquement iraniennes mais plutôt accessibles au plus grand nombre, par-delà les frontières géographiques, culturelles ou linguistiques. Selon moi, ce qui caractérise également cette histoire, c’est qu’elle n’a pas été conçue de façon unilatérale ou caricaturale. Autrement dit, elle permet aux spectateurs d’entrer dans l’histoire par différents biais, en fonction de leur sensibilité, et d’en tirer leur propre interprétation. Par exemple, en Iran, plusieurs spectateurs ont vu ce film comme un film politique. D’autres spectateurs, au contraire, m’ont dit que c’était un film sur l’éthique des relations humaines. D’autres encore l’ont perçu comme un drame humain. J’en suis ravi car quand j’ai commencé à écrire ce film, je voulais vraiment que chacun puisse avoir un regard et un point de vue personnel sur l’histoire."
Sareh Bayat
Les murs vitrés présents dans le film évoquent "la fragilité des personnages" mais aussi "les différentes strates" de la société iranienne et les "différentes facettes" des personnages.
Les personnages d'Une séparation ne sont pas manichéens.
Une volonté assumée par Asghar Farhadi : "Dans mon travail, que ce soit au théâtre, au cinéma ou à la télévision, j’ai toujours essayé de ne pas concevoir de personnages totalement négatifs. Cela ne veut pas dire que mes protagonistes ne commettent pas d’actes répréhensibles ou d’erreurs mais j’essaye à chaque fois d’expliquer leurs actes et souvent, le spectateur s’aperçoit que ces personnages ne commettent pas délibérément ces agissements mais qu’ils sont poussés par une force extérieure. Personnellement, je ne crois pas du tout au manichéisme consistant à distinguer héros et anti-héros, gentils et méchants. Je pense qu’aujourd’hui ce genre de conception a un côté totalement désuet et artificiel."
La classe moyenne iranienne au mircoscope :
Une Séparation s'intéresse à la classe moyenne iranienne, une catégorie complexe selon le réalisateur : "En raison de l’instabilité économique, nous n’avons pas en Iran de distinction de classes bien établies et on peut passer rapidement d’une classe à l’autre. Suite à la guerre contre l’Irak, beaucoup de familles aisées sont devenues plus modestes, après avoir tout perdu. Elles ont néanmoins conservé la culture et les moeurs de leur milieu d’origine. Il y a aussi beaucoup de changements dans le sens inverse, avec des personnes qui se sont rapidement enrichies sans bénéficier, quant à elles, de la culture de leur nouvelle classe sociale. La classification du niveau de vie entre classes pauvres, moyennes et riches, tiennent compte de leurs biens et de leurs revenus mais pas nécessairement du niveau de culture et des moeurs inhérents à leurs milieux respectifs."
Il y a aussi beaucoup de changements dans le sens inverse, avec des personnes qui se sont rapidement enrichies sans bénéficier, quant à elles, de la culture de leur nouvelle classe sociale. La classification du niveau de vie entre classes pauvres, moyennes et riches, tiennent compte de leurs biens et de leurs revenus mais pas nécessairement du niveau de culture et des moeurs inhérents à leurs milieux respectifs."
Deux femmes différentes :
A travers deux femmes très différentes, Une Séparation dresse le portrait en creux de la femme iranienne si mal comprise en Occident.
Asghar Farhadi témoigne :
Sarina Farhadi
"Les spectateurs occidentaux ont souvent une image très déformée de la femme iranienne qu'ils voient comme soumise, confinée aux travaux domestiques et déconnectée de toute activité sociale. Il y a sans doute un certain nombre de femmes iraniennes qui vivent ainsi, mais pour la plupart, elles sont engagées dans la vie sociale, et avec bien plus de volontarisme que les hommes.
Leila Hatami
Les deux catégories de femmes sont présentes dans le film, sans que je porte sur elles un jugement ou que j'en fasse des héroïnes. L'affrontement entre elles n'est pas celui du bien et du mal. Ce sont simplement deux visions contradictoires du bien. Et c'est en cela qu'il s'agit d'une tragadie moderne. Le conflit éclate entre deux entités positives, et j'espère que le spectateur ne souhaitera pas que l'une triomphe au détriment de l'autre."
Les personnages féminins du film donnent l'impression d'être plus téméraires que les hommes.
Selon le cinéaste iranien, "les femmes luttent davantage pour tenter
de retrouver les droits qui leur ont été confisqués.
Elles sont à la fois plus résistantes et plus déterminées."
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Le rythme très saccadé du film sert à rappeler combien la vie peut être trépidante dans la capitale iranienne. "Ce que je voulais surtout, c’était montrer le rythme de la vie à Téhéran, et faire ressentir ainsi la pulsation de cette ville. Je pensais donc que pour traduire ce tempo très rapide, il fallait partir à la fois d’un découpage comportant beaucoup de plans et d’une caméra constamment mobile. Avec ces deux dispositifs réunis, on pouvait traduire le rythme de cette ville, la tension et la nervosité des personnages.
Quand j’évoque le rythme, il ne s’agit pas de rapidité dans l’action. Certes, le rythme de la vie iranienne peut paraitre lent, mais ce qui rend la rend véloce chez nous, c’est la succession de petits moments de la vie quotidienne. Et c’est ce qui se passe dans le film. En fait, il y a énormément d’événements qui se succèdent les uns aux autres et qui chamboulent la vie des protagonistes", confie Asghar Farhadi.
Des acteurs fidèles :
Peyman Moadi
et Shahab Hosseini
étaient déjà présents au générique du film À propos d'Elly.
Leila Hatami
quant à elle était présente dans Low Heights, écrit par Asghar Farhadi
Mon opinion :
Tous les mots seraient bien fades, et en dessous, pour traduire l'émotion qui m'a envahie tout au long de ce film, en tout point magnifique.
La société Iranienne dans l'oeil de la camera virtuose d'Asghar Farhadi.
Tout simplement fort, sublime, intelligent et magique.
Des Acteurs, prodigieux, un scénario construit comme une partition de virtuose.
Un seul qualitatif pour parler de ce film : chef d'oeuvre
. C'est tout.
Un film indispensable, c'est certain.
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Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://jodaeyenaderazsimin.c