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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 00:00

 

Date de reprise 31 octobre 2012

 

Quai-des-Brumes---Affiche.jpg


Réalisé par Marcel Carné


Avec Jean Gabin, Michèle Morgan,
Michel Simon, Pierre Brasseur, Édouard Delmont,

Aimos, Robert Le Vigan, René Génin, Marcel Pérès

 
Genre Drame


Production Française - Date de sortie 17 mai 1938

 

Le Quai des brumes est un film français réalisé par Marcel Carné en 1938, rattaché à la veine du réalisme poétique, adapté du roman Le Quai des brumes de Pierre Mac Orlan publié en 1927. Outre le cadre de l'action, Jacques Prévert modifia un certain nombre d'éléments du roman.


Quai-des-Brumes---Michelle-Morgan-et-Jean-Gabin.jpg

Ainsi, le personnage interprété par Jean Gabin est-il la synthèse de deux personnages de Mac Orlan : Jean Rabe, le dessinateur bohème qui s'engage dans l'armée pour échapper à la faim et qui se fait tuer en tentant d'assassiner son capitaine, et Marcel Lannois, un soldat déserteur qui, poussé lui aussi par la misère, finit par intégrer à nouveau l'armée sous la fausse identité qu'il avait adoptée après sa désertion.

Nelly, Michèle Morgan, qui dans le film est un idéal d'innocence, quoiqu'elle ait été la maitresse d'un voyou, était dans le roman une "fille de dancing", qui décide de basculer dans la prostitution.

 

 

Quant à son tuteur, interprété par Michel Simon, il remplace le boucher assassin du roman, qui tuait non par amour, mais par appât du gain. Une de ses célèbres répliques dans le film : "vaut mieux avoir cette tête-là que pas de tête du tout"

 

L'artiste, Michel Kraus, interprété par Robert Le Vigan,  est en revanche très proche du personnage tel que l'avait conçu Mac Orlan, jusque dans ses répliques, qui pour certaines sont directement issues du roman.


Le film sera récompensé par le  Prix Louis-Delluc en 1938.

 

Après Jenny et Drôle de drame, Quai des brumes marque la troisième collaboration entre Marcel Carné et Jacques Prévert. Le premier à la réalisation, le second aux dialogues.

 

C'est dans ce film qu'on trouve le célèbre dialogue entre

 

Jean Gabin et Michèle Morgan :

 

 

Dans ses mémoires, Marcel Carné déclare : "A l‘époque les écrans regorgeaient de comédies, musicales ou non, brillantes, ensoleillées et grouillantes de figuration. Et voilà que j’arrivais avec ma boite de nuit vide, ma brume, ma grisaille, mon pavé mouillé et mon réverbère".

 

Il serait injuste d’enfermer Quai des brumes dans le musée sombre et poussiéreux du cinéma français. Ce film aux multiples facettes qui fût un présage de la seconde guerre mondiale connu un succès monstre dans les salles françaises. Le public désabusé, comme le Jean de Marcel Carné, était en quête de poésie et d’amour. Aujourd’hui cette œuvre doit être vu comme la pierre angulaire d’un cinéma réaliste, poétique et toujours aussi vivant …

 

Quai-des-Brumes---Jean-Gabin-et-Michelle-Morgan.jpg

 

Synopsis

 

À la veille de la seconde guerre mondiale, Jean  (Jean Gabin), un soldat déserteur de l’armée coloniale, se rend au Havre dans l’espoir de quitter le pays. Désabusé et hanté par ses souvenirs de guerre, il cherche à fuir la France. Il tombe amoureux d’une jeune femme, Nelly (Michelle Morgan), rencontrée dans un bar près du port.

 

Quai-des-Brumes---Jean-Gabin-et-Michel-Simon.jpgJean considère qu’il n’a jamais eu de "veine". Il croit voir un temps la chance se tourner vers lui lorsqu’il rencontre Nelly et que le peintre lui fait don de ses vêtements et de ses papiers pour faciliter sa fuite. Cette chance est illusoire et passagère. Les circonstances semblent en effet rapidement se liguer contre lui.

 

Nelly vit dans la terreur de son tuteur, Zabel (Michel Simon), qu’elle soupçonne d’avoir tué son amant.

 

Jean et Nelly vivent un amour passionné et clandestin, mais Jean doit s’embarquer pour le Venezuela.

 

 

 

Au moment où son bateau s’apprête à partir, Jean décide de rejoindre Nelly. Il arrive à temps pour la sauver des mains de Zabel, qu’il assassine. Nelly pousse Jean à s’enfuir, mais celui-ci est lâchement tué par Lucien (Pierre Brasseur), un petit malfrat dont il s’était attiré l’inimitié.

 

Quai-des-Brumes---Jean-Gabin-et-Pierre-Brasseur.jpg

 

Jean Gabin et Pierre Brasseur

 

Marcel Carné n’a que vingt-neuf ans et deux longs métrages derrière lui lorsqu’il réalise Quai des brumes et dirige Jean Gabin, qui est alors déjà une grande vedette. Il doit d’ailleurs cette chance à l’acteur lui-même. Jean Gabin, en balade dans Paris, s’engouffre dans un cinéma pour voir ce film dont sa femme ne cesse de lui parler,  Drôle de drame. Il assiste alors à une représentation sifflée et conspuée par le public.


Ébloui par le style de  Marcel Carné et les textes de Jacques Prévert, il contacte son agent,  Denise Tual,  afin de rencontrer le réalisateur. L’entretien a lieu quelques jours plus tard et Jean Gabin lui demande s’il a un sujet à lui proposer. À l’époque, il est une immense star et le jeune Marcel Carné, un illustre inconnu. Cependant, celui que le grand l'acteur surnommera peu de temps après "le Môme" ne se démonte pas et propose l’adaptation du roman de Pierre Mac OrlanLe Quai des brumes.

 

Quai-des-Brumes---Jean-Gabin.jpgJean Gabin est sous contrat avec l’UFA (compagnie de production Allemande) et pousse les studios germaniques à accepter le scénario. Les producteurs ne prennent pas la peine de lire l’adaptation rédigée par  Jacques Prévert. Trop content de faire tourner la star, ils acceptent le projet et les premiers essais ont lieu à Neubabelsberg. Mais l’ambiance des studios d’Outre-Rhin est pesante et Marcel Carné renâcle à tourner ses premières scènes… Quelques jours plus tard, il reçoit une communication de l’UFA lui indiquant que le tournage est annulé. La censure a lu le synopsis et l’a jugé amoral : parmi ce comité, un certain docteur Goebbels impose des idées, prémisses de son abominable chantier destructeur …

 

 

Finalement le projet rebondit entre les mains françaises du producteur Gregor Rabinovitch, ravi de produire le prochain film de Jean Gabin ! Marcel Carné peut enfin tourner l’adaptation du roman de Pierre Mac Orlan dont l’action, initialement prévue à Montmartre, est transposée au Havre. Gregor Rabinovitch et son complice Simon Shiffrin réalisent avec retard la puissance et la noirceur du drame rédigé par Jacques Prévert. Ils essaient par tous les moyens de freiner Marcel Carné dans sa création mais rien n’y fait …

 

Un peu avant la sortie du film, Pierre Mac Orlan éprouve le besoin de s'exprimer dans la presse. Le Figaro publie ainsi le 18 mars 1938 un long texte de l'auteur: "Quand j'ai lu le scénario-découpage du Quai des brumes, j'ai écrit à Carné et Prévert pour leur dire combien j'étais profondément touché par cette adaptation du roman. […] Carné et Prévert ont eu raison en situant l'action au Havre, ce qui éclaire le titre purement symbolique de l'œuvre. De ce ″fait divers″ est né un drame cinématographique simple et humain. Je parle de ce film comme un étranger, car la version de cette histoire nettement désespérée appartient bien au pouvoir de création du réalisateur et de l'auteur du scénario. Si j'avais collaboré à ce film, autrement que par l'influence d'une certaine atmosphère, je n'en parlerais pas."

 

Jean Gabin soutient Marcel Carné et porte le film jusqu’à cette avant première organisée sur les Grands Boulevards où le film connaîtra ses premières salves d’applaudissements. À sa sortie officielle,  le 17 mai 1938 au Marivaux, le film est très bien accueilli par le public et bat même les recettes de La Grande Illusion et de Carnet de bal, présentés précédemment dans la même salle, en réalisant 509.000 francs de recette, ce qui est un record


Quai-des-Brumes---Michelle-Morgan.jpgIl y a cet amour impossible entre Jean et Nelly, inscrit dans un monde trop sombre, leur histoire est sans issue. Leur solitude est fortement soulignée à l’image. D’abord dans les décors. Ils traversent souvent des lieux désolés, déserts ou quasi déserts, que ce soient les docks au petit matin, la large rue où passe un tram, la buvette de Panama, isolée, comme au bout du monde, ou encore la route qui mène au Havre, au beau milieu de la nuit. La nuit dense, à peine trouée par les phares, la brume matinale ou l’épais brouillard renforcent bien sûr cette impression de solitude. Les personnages émergent de la nuit, du brouillard, traversent un univers industriel, sans vie en dehors des heures de labeur, comme abandonné. Même lorsque, au jour, la vie reprend ses droits, ou que les personnages traversent des lieux publics très fréquentés, ils semblent seuls ou isolés.

 

Pour exprimer ce décalage entre leur passion et la réalité, Marcel Carné oblige ses héros à se cacher : c’est derrière les planches d’une bicoque que Jean Gabin déclare à Michelle Morgan cette tirade inoubliable "T'as d'beaux yeux tu sais". Et c’est encore cachés qu’ils prononceront le mot "Amour". A l’opposé de ces comédies musicales hollywoodiennes où les héros livrent leurs sentiments à la ville entière, la passion de Jean et Nelly ne doit pas sortir dans la rue sous peine d’être à jamais détruite. En mettant en scène ces héros reclus, on ne peut s’empêcher de voir en Marcel Carné l’augure d’une période sombre où les hommes vivront terrés pour affronter le monstre totalitaire.

 

L’ironie veut que Le Quai des brumes fût interdit pendant la guerre : les autorités vichyssoises accusèrent Marcel Carné d’être à l’origine de la défaite de quarante. Ce à quoi il répondit avec finesse en déclarant :  

 

"On ne rend pas le baromètre responsable de l’orage

et la fonction de l’artiste est de se faire le baromètre du temps qu’il fait ".

 

Quai-des-Brumes---Jean-Gabin-et-Michelle-Morgan-copie-1.jpg

 
Les personnages sont souvent, par leur comportement ou leur situation, des solitaires ou des marginaux. Marcel Carné et Jacques Prévert inventent un monde de solitudes qui ne font que se croiser, celle de Jean le fuyard, de Nelly l’amoureuse éperdue, du peintre mélan- colique, du clochard ivrogne et bienheureux, ou encore de l’aventurier échoué dans une buvette isolée. La traque, le désespoir, le lourd passé, l’excentricité, l’alcool, tout converge pour isoler les personnages.

 

Enfin comment parler de ce chef d’oeuvre sans insister sur le talent de Jacques Prévert. Les dialogues issus de son adaptation insufflent une touche de poésie et donc d’espoir. L’adaptation et la réalisation portent indiscutablement la patte de leurs auteurs.  L’univers du film tend à la fois vers le réalisme et la poésie, à tel point que l’on évoque souvent l’expression de "réalisme poétique" pour caractériser le film. Le réalisme se donne à voir dans la volonté de décrire sans fard un réel âpre et parfois sordide. Les personnages sont des vagabonds, des laissés-pour-compte, des marginaux, des malfrats, souvent à l’écart de la société bourgeoise. En outre, à travers Zabel, le film veut aussi montrer la face noire de la bourgeoisie. Les dialogues nous font parfois quitter tout réalisme pour nous rapprocher de la déclamation d’une poésie du quotidien, désabusée, parfois faussement joyeuse, souvent réellement désespérée.

 

Quai-des-Brumes---Michelle-Morgan-et-Michel-Simon.jpg  

 

Michèle Morgan et Michel Simon

 

La comparaison entre le cinéma de Marcel Carné et celui de Lars Von Trier est ici évidente : dans ses drames aux destinées si brutales, le réalisateur de Breaking the waves ponctue son récit de touches poétiques dont les plus belles sont ces rêves chantés. Aujourd’hui adulé par la critique comme une icône du cinéma moderne, le cinéaste danois s’inscrit comme héritier d’un Marcel Carné dont le cinéma est encore injustement considéré par certains comme obsolète !

 

Malheureusement Le Quai des brumes reste trop souvent enfermé dans le carcan d'une belle histoire. Mais la légende ne doit pas occulter le contenu extraordinaire du Quai des brumes et il est juste d’en rappeler la force moderne, poétique et prophétique qu’ont su lui insuffler le réalisateur et son équipe.

 

Pendant les années soixante, les jeunes critiques de la nouvelle vague ont lapidé Marcel Carné qu’ils considéraient comme l’antonyme de la modernité cinématographique. Son cinéma noir et blanc aux dialogues ciselés, ses plans d’une grande rigidité, et son approche poétique étaient qualifiés de désuets. Mais il suffit de quelques images pour ouvrir les yeux des cinéphiles contemporains. À travers Le Quai des brumes, puis Le Jour se lève ou Les Enfants du paradis, le réalisateur français impose un style dont les héritiers sont aujourd’hui Tim Burton ou dans une autre mesure Lars Von Trier.

 

Quai-des-Brumes---Pierre-brasseur--Michelle-Morgan-et-Jean-.jpg

 

Pendant le tournage ...

Pierre Brasseur, Michèle Morgan et Jean Gabin


Le tournage a duré en tout 26 jours. La feuille de renseignements soumise par la Société Saturne au ministère de l'Information le 15 novembre 1945, précise que les vues en studio ont été réalisées chez Pathé-Cinéma, 5 Quai Hector Bisson à Joinville en janvier 1938, et les extérieurs filmés au Havre en décembre 1937.

 

Quai-des-Brumes---decors.jpg

 

En utilisant à merveille les décors d’Alexandre Trauner, Marcel Carné inscrit son drame dans des lieux ordinaires et dénués d’humanité. La boite de nuit, inondée de lumière, est peuplée d’hommes et de femmes sombrant dans l’ennui. La cabane au bord de l’eau est le refuge d’un artiste suicidaire et d’un guitariste sans illusion. Et enfin, le magasin de bibelots, où aucun client ne s’aventure, est tenu par un homme qui ne comprend pas pourquoi les gens s’aiment …

 

 

 

Les décors nous font par ailleurs découvrir un monde industriel dur et froid, l’agitation, le labeur et les trafics des docks ou des terrains vagues. Ce réalisme se donne encore dans le langage : les échanges entre Jean et les personnages qu’il croise sont souvent secs, imagés, parfois violents. Entre prolétaires, le tutoiement est de rigueur, le parler franc.

 

Quai-des-Brumes---Decor-Alexandre-Trauner.jpg

 

Décors d' Alexandre Trauner

 

La mise en scène et la photographie jouent ici un rôle important: les passants sont cadrés et photographiés de façon particulière, Marcel Carné et Eugène Shüfftan, le directeur de la photographie, jouant sur l’utilisation du contre-jour, des larges chapeaux ou encore sur le cadre pour masquer ou tronquer les visages des passants croisés par Jean. Même lorsqu’un personnage s’extrait de cette foule, le marchand de vêtements par exemple, la solitude de Jean est renforcée, tant on sent l’hostilité à l’égard d’un homme étranger et désargenté.

 

 

 

 

Sources

http://www.cinematheque.fr

http://www2.cndp.fr

http://www.dvdclassik.com - François-Olivier Lefèvre

http://www.evene.fr

http://www.unifrance.org

http://fr.wikipedia.org

http://www.allocine.fr

commentaires

M
<br /> je ne l'ai vu qu'une fois mais j'en garde un très beau souvenir<br />
Répondre
C
<br /> salut Alain, nous espérons que tout va bien de ton côté. nous avons pris un grand plaisir à lire ton article sur ce film magnifique. ça fait du bien de penser à ces films d'hier qui dépassent en<br /> qualité ce qu'on nous sert aujorud'hui.<br />
Répondre
A
<br /> Quel bel article sur ce chef-d'oeuvre du duo Carné/Prévert. A l'époque, le cinéma français produisait plus d'un chef-d'oeuvre par an. Les années que nous allons traverser - et qui seront<br /> sans nul doute très difficiles - vont-elle produire à leur tour des chefs-d'oeuvre, puisque l' on sait que les épreuves et la souffrance en sont le plus souvent les inspiratrices ? <br />
Répondre

 

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