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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 11:52

Date de sortie cinéma : 16 février 2011

  Affiche--Jewish-Connection-0.jpg
Réalisé par Kevin Asch

Avec  Jesse Eisenberg, Justin Bartha, Danny A. Abeckaser,
Ari Graynor, Jason Fuchs, Q-Tip, Bern Cohen,
Mark Ivanir, Charlie Hewson, Elizabeth Marvel

Titre original : Holy Rollers Affiche--Jewish-Connection-1.jpg

Long-métrage américain
Genre  Comédie dramatique
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Jesse Eisenberg
Synopsis :

A la fin des années 90, un million de pilules d’ecstasy ont été acheminées d’Amsterdam à New York par des Juifs orthodoxes recrutés à leur insu. Sam Gold, 20 ans, est l’un d’entre eux. Refusant la voie stricte et balisée que sa famille lui a déjà tracée, il accepte sans hésiter quand son voisin Yosef lui propose de faire passer des « médicaments » contre rémunération. Mais Sam comprend vite la vraie nature du trafic et se laisse happer par le gain de l’argent facile, embarquer dans la spirale des nuits sans fin de Manhattan à Amsterdam et envoûter par Rachel, la petite amie de son patron.

Devenu l’un des dealers les plus en vue de Brooklyn mais renié par son père et sa communauté, Sam est rattrapé par la culpabilité. Déchiré par sa double vie, il va prendre une décision qui risque de tout faire échouer et pourrait lui être fatale.

 
Le film s'inspire de faits réels.
 
Jewish Connection est le premier long-métrage réalisé par

Kevin Asch Jewish Connection -Kevin Asch
qui avait auparavant réalisé un court-métrage intitulé Characters.


Jewish Connection, Plus de détails ... Cliquez ICI !

Encore au stade de projet, le scénario a subi un revirement, comme le confie Kevin Asch : "Danny envisageait de raconter l’histoire du point de vue de son personnage, le trafiquant de drogue. Je trouvais plus intéressant d’adopter celui du jeune hassidique initialement enrôlé comme mule. Danny a tout de suite adhéré. C’est là que l’on a approché Antonio Macia pour écrire le scénario."
 
Un personnage, né d'une rencontre fortuite du réalisateur avec un individu croisé dans la rue, a figuré dans le scénario. Le metteur en scène se souvient : "A Borough Park (quartier hassidique de Brooklyn), on a parlé avec Sal, un postier italien, qui travaille là depuis 30 ans et que la communauté a surnommé le « Goy du Shabbat ». Il nous a raconté qu’un soir de Shabbat une alarme de voiture s’était déclenchée et qu’il avait dû venir juste pour qu’on lui donne les clés et qu’il l’éteigne parce que personne dans le quartier n’avait le droit de le faire. Ce personnage était au départ dans le scénario mais nous avons dû le couper".
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Le casting du premier rôle s'est déroulé d'une manière assez inhabituelle : "J’admire le travail de Jesse depuis "Les Berkman se séparent" et "Roger Dodger", raconte Kevin Asch. Et il se trouve que le manager d’Antonio, notre scénariste, a donné le scénario à l’agent de Jesse sans prévenir personne. Jesse l’a aimé et a cherché à nous rencontrer. Imaginez ma tête quand j’ai reçu le coup de fil m’apprenant la nouvelle : « Jesse veut jouer le rôle !? Signez tout de suite »."
 
Le film étant à petit budget, jamais l'équipe n'aurait rêvé avoir au casting Jesse Eisenberg, jeune acteur très demandé. Une fois sa présence confirmée, les scénaristes ont commencer à retravailler l'histoire pour l'adapter au comédien et Eisenberg a même réécrit des scènes qui lui tenaient à cœur. Le réalisateur détaille : "Nous étions sur la même longueur d’ondes : ce qui nous importait, c’était l’attachement à ces personnages. L’humanité, l’humour… l’humeur de chaque situation."
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Jesse Eisenberg était habitué aux dialogues rapides, comme en témoigne sa prestation, et notamment la scène d'ouverture de The Social Network, ce qui a servi le film comme l'explique Kevin Asch : "Les dialogues sont très naturels : les acteurs parlent vite, se coupent la parole… J’adore ça chez Martin Scorsese, surtout dans ses films sur la mafia. Ce ne sont pas des comédies et pourtant ce sont des films souvent très drôles grâce à la vitalité des dialogues. Et rire avec les personnages, c’est être avec eux. Pour ça, j’avais des acteurs en or : Jesse, Justin et Ari sont si vifs et réactifs. Durant les répétitions, les idées fusaient et je les intégrais ensuite au scénario. Une grande partie des dialogues est née ainsi".

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Le titre français du film fait écho à French Connection, réalisé par William Friedkin en 1971. Le réalisateur s'est exprimé sur ce titre français, qui est bien loin du titre original  Holy Rollers  : "Je l’adore. D’autant que « French Connection » est un film important pour moi. Et puis ça fait complètement sens. L’idée que moi, Kevin Asch, qui suis juif, ai réalisé « Jewish Connection », me fait beaucoup rire. J’ai hâte de voir l’affiche française !" Quant au titre original  Holy Roller , il désigne chez les chrétiens évangéliques les religieux qui, lorsqu’ils prient, effectuent ces grands mouvements comme s’ils roulaient sur eux-mêmes (« rolling »).
Kevin Asch ajoute : "Le terme me semblait convenir à tout type de groupe religieux et, en particulier, les rabbins hassidiques qui prient de manière très similaire. Le double sens, c’est qu’en argot « rolling » désigne aussi l’ecstasy ce qui rend le titre anglais difficilement traduisible dans une autre langue…"

Les prières et le rituel du Tefillin sont d'authentiques pratiques hassidiques.

Le réalisateur expose l'approche de l'équipe du film, qui a vite mêlé fiction et réalité : "L’idée n’était pas de coller à la réalité mais de s’inspirer des faits pour en tirer une fable. Nous n’avons rencontré aucun des vrais protagonistes. Jusqu’en mai dernier. L’un des juifs orthodoxes impliqués dans le trafic est venu assister à une séance du film à New York. A la fin de la projection, il est venu vers moi, assez agressif (...). Comme dans le film, le trafiquant de drogue et sa copine étaient devenus comme des parents pour lui. En revanche, il reprochait au film de ne pas montrer l’ampleur de l’opération. Mais  Jewish Connection  est un film à petit budget, et ce qui m’intéressait n’était pas tant le côté thriller de l’histoire que le récit d’un passage à l’âge adulte."

L’autre révélation du film, c’est Ari Graynor qui interprète Rachel.

éJe l’adore ! C’est la dernière arrivée sur le film. Nous avions tous nos acteurs sauf elle. Je me suis battu pour ne pas faire de son personnage un cliché." déclare le réalisateur.

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Ari Graynor
 
 
Le réalisateur évoque sa scène préférée de Jewish connection, une scène clé du film : "Quand, vers la fin du film, un rabbin arrête Sam en pleine rue à Amsterdam et le convainc de mettre ses Tefillin, il le fait, d’une certaine manière, replonger dans la religion. C’est ma scène préférée : pour la première fois, Sam comprend sa foi. Croire n’est pas quelque chose de tangible qui s’apprend dans un livre ou en écoutant son père. C’est quelque chose de personnel, d’indéfinissable... Bref, quoi que ce soit, Sam le comprend à ce moment-là".

Le réalisateur Kevin Asch trouvait que le thème de la foi et de la foi aveugle dans le contexte religieux n'était pas assez exploré. Il a pensé que son film présentait cette opportunité et l'a exploitée, il déclare : "Je trouve que la religion est souvent connotée de manière négative dans les films. Je voulais montrer ce qu’elle peut signifier pour quelqu’un au quotidien, l’approcher de l’intérieur. Que l’on soit avec ces juifs orthodoxes, que l’on rie en leur compagnie, que l’on se reconnaisse en eux. Ce qui n’est pas aisé tant ils sont distants. Ils se tiennent loin des regards, du contact physique avec les autres…"

Le compositeur Mj Mynarski avait déjà travaillé avec Kevin Asch sur Characters, le premier court-métrage du réalisateur. Ils se retrouvent sur Jewish connection, la première partition du musicien pour un long-métrage dramatique.


Pour aller sur le site officiel du film ... Cliquez ICI !

Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 00:00
Les femmes du 6e étage

Réalisé par Philippe Le Guay
 

Avec Fabrice Luchini, Sandrine Kiberlain, Natalia Verbeke,
Carmen Maura,  Lola Dueñas, Berta Ojea, Audrey Fleurot,
Nuria Sole, Concha Galan, Marie Armelle Deguy, Muriel Solvay


Long-métrage français
Genre : Comédie

Date de sortie cinéma 16 février 2011

CESAR 2012

- Meilleure Actrice dans un second rôle Carmen Maura Carmen-Maura---Cesar-2012.gif

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Sandrine Kiberlain et Fabrice Luchini

Synopsis :

Paris, années 60. Jean-Louis Joubert, agent de change rigoureux et père de famille « coincé », découvre qu’une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vit... au sixième étage de son immeuble bourgeois.
Maria, la jeune femme qui travaille sous son toit, lui fait découvrir un univers exubérant et folklorique à l’opposé des manières et de l’austérité de son milieu. Touché par ces femmes pleines de vie, il se laisse aller et goûte avec émotion aux plaisirs simples pour la première fois. Mais peut-on vraiment changer de vie à 45 ans ?

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C'est la troisième fois que Sandrine Kiberlain interprète la compagne de Fabrice Luchini
En effet, elle était son épouse docile en 1996 dans Beaumarchais, l'insolent d'Édouard Molinaro, avant de jouer la tortueuse Juliette dans Rien sur Robert de Pascal Bonitzer en1999.
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Il leur aura fallu plus de dix ans pour les retrouver dans ce film où leur couple risque encore de faire face à de nouvelles difficultés.
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Extraits d'interviews avec Sandrine Kiberlain.
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Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer au projet ?
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 Sandrine Kiberlain : "C’est toujours l’alliance de plusieurs éléments qui vous incite à participer. En l’occurrence, l’écriture, le scénario évidemment mais aussi le fait d’avoir Fabrice pour partenaire comme plusieurs fois auparavant, car il donne un autre éclairage aux personnages et à l’humeur générale du film. La rencontre avec Philippe Le Guay a elle aussi été déterminante. J’ai aimé la richesse de sa personnalité, l’humour et la profondeur du sujet, très contemporain."
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Avez-vous une idée de ce que représente le film pour vous ?

Sandrine Kiberlain : "J’ai adoré faire ce film, jouer ce personnage, jouer avec Fabrice. Philippe m’a aidée dans la construction des choses, des petits détails – en particulier ce sautillement de Suzanne. Ce film possède une grâce, il nous amène ailleurs. Tout en ayant du fond, il nous entraîne dans une autre époque, vers un monde complètement dépaysant."
 
Une forte influence autobiographique :

Pour écrire le scénario des  Femmes du 6 e étage,  

Philippe Le Guay Collection Christophe L. s'est beaucoup inspiré de sa propre enfance.
En effet, son père était agent de change, comme le personnage joué par Fabrice Luchini dans le film, et ses parents avaient aussi une bonne espagnole qui s'est beaucoup occupée de lui bébé.
 

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"Tout a commencé par un souvenir d’enfance. Il se trouve que mes parents avaient engagé une bonne espagnole qui s’appelait Lourdés, et j’ai vécu les premières années de mon enfance en sa compagnie. Je passais finalement plus de temps avec elle qu’avec ma propre mère, au point que lorsque j’ai commencé à parler, je mélangeais le français et l’espagnol. Quand je suis arrivé en maternelle, je parlais une sorte de sabir incompréhensible, je récitais des prières en espagnol. Même si je n’ai pas de souvenirs précis de ces jeunes années, ma mère m’en a parlé et il en est resté quelque chose en moi. Et puis l’étincelle est venue d’un voyage en Espagne, au cours duquel j’ai rencontré une femme qui m’a raconté sa vie à Paris dans les années 60.
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L’idée d’un film sur cette communauté des bonnes espagnoles s’est imposée à moi. J’ai écrit une première version du scénario avec Jérôme Tonnerre : c’était l’histoire d’un adolescent, délaissé par ses parents, qui trouvait refuge et affection auprès des bonnes de l’immeuble. Mais nous ne sommes pas arrivés à monter le film. Puis j’ai changé le point de vue, et imaginé que ce serait le père de famille qui découvrirait cet univers du sixième étage. Un autre film s’est mis en place, moins nostalgique, et Jérôme Tonnerre est reparti avec moi dans cette direction. Il avait du reste une gardienne espagnole qui est restée en France quarante ans et nous lui avons posé mille questions… Finalement, notre histoire se situe en 1962, à la fin de la guerre d’Algérie, dans la Francede de Gaulle. C’est une époque pas si lointaine et cependant, c’est un autre âge, un autre monde…" 

Lola Dueñas Les-Femems-du-6e-etage---Lola-Duenas.gif

Dans la scène de la fête au sixième étage, Jean-Louis Joubert, le personnage de Fabrice Luchini se laisse aller à danser avec les espagnoles et n'ayant pas l'habitude de danser, il s'avère être un piètre partenaire: maladroit, embarrassé... Un rôle de composition pour l'acteur qui est en réalité un très bon danseur.
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C'est aussi la troisième collaboration entre Philippe Le Guay et Fabrice Luchini.
Le comédien avait déjà joué en 1995 dans le deuxième film du réalisateur, L'Année Juliette avant de le retrouver en 2003 dans Le Coût de la vie .
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Philippe Le Guay vu par Fabrice Luchini. "J’ai l’impression qu’il est extrêmement maître du plateau, maître de son récit. Par rapport au premier film, il a beaucoup évolué, quelque chose en lui s’est arrondi. Il est comme réconcilié avec lui-même. Sa présence sur le plateau n’est pas du tout comparable à celle de L' Année Juliette, notre premier film commun. Il est plus mûr, plus maîtrisé. J’ai l’impression que ce film est plus ample – comme s’il avait fait un beaujolais nouveau avec L' Année Juliette , un bon petit côtes-du-rhône avec Le Coût de la vie et qu’il est maintenant entre un très grand Saint-Joseph et un Cheval-Blanc. Ce film est riche d’arômes parce que ce que l’on tourne a l’air vivant."

Extraits d'interviews avec Fabrice Luchini.
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Comment s’est passée la collaboration avec les actrices espagnoles ?

Fabrice Luchini : "Les espagnoles, c’est un trip énorme. D’abord, elles parlent énormément. Elles sont vitales, souriantes, toujours de bonne humeur. Il y a quelque chose de fort en elles, tout est intense. Je ne parle pas un mot d’espagnol, donc c’était compliqué pour se comprendre. J’ai eu un mal fou à apprendre les quelques répliques que je devais dire en espagnol."
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Fabrice Luchini et Carmen Maura
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Quel est votre rapport à l’Espagne ?
 
Fabrice Luchini : "Je n’appartenais pas du tout à un milieu qui aurait pu employer des femmes de ménage. J’ai grandi à Barbès-Rochechouart, j’ai donc vécu avec une autre immigration, celle qui était implantée depuis les années 30. Je ne connais pas bien l’Espagne même si j’ai fréquenté Formentera à la grande époque hippie. Je ne parle pas un mot d’espagnol. Mais avec des personnes comme Carmen, pas besoin des mots. Il y a le regard, la drôlerie, l’affection."
 
Jorge Arriagada ... Compositeur :

Jorge Arriagada Compositeur chilien installé en France.

Il est surtout connu pour sa fidèle collaboration avec le réalisateur Raoul Ruiz.


Avec entre autre : plusieurs participations dans des courts-métrages du réalisateur :
Colloque de chiens en 1977, Wind Water en 1995 The Film to Come en 1997

Jorge Arriagada avait déjà collaboré avec Philippe Le Guay dans deux téléfilms,  Urgence d'aimer  en 1992  et  Rhésus Roméo  en 1995

Ainsi que sur son premier long-métrage,

  Les Deux Fragonard  Réalisé en  1989



Les-Femmes-du-6e-etage---Fabrice-Lucchini.gif

Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://www.lekinorama.com
http://www.canalplus.fr
9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 18:14
Date de sortie cinéma : 9 février 2011

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Réalisé par Darren Aronofsky
    
 Avec Natalie Portman, Mila Kunis, Vincent Cassel,
Barbara Hershey, Winona Ryder, Benjamin Millepied,
Ksenia Solo, Kristina Anapau, Janet Montgomery, Sebastian Stan 
    
Long-métrage américain

Genre Thriller
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Black Swan et une pluie de récompenses ... Cliquez ICI !

 

Synopsis :

Rivalités dans la troupe du New York City Ballet.
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Nina (Natalie Portman) est prète à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes que dirige l'ambigu Thomas Leroy (Vincent Cassel).
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Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily (Mila Kunis) ...

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Natalie Portman
 
Un nouveau coup de ballet :

À l'instar des  Chaussons rouges  de Michael Powell et Emeric Pressburger Réalisé en 1948 ou du Tournant de la vie  d'Herbert Ross  Réalisé en 1977,

Black Swan  de Darren Aronofsky est également centré sur le monde fermé de la danse classique, sujet peu abordé au cinéma.

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Le réalisateur de The Wrestler et de Requiem for a Dream y impose sa pâte habituelle, filmant les performances des acteurs de l'intarieur et plaçant sa caméra au coeur de la scène pour mieux capter l'intensité de l'action.
 

Après avoir exploré le monde des toxicomanes dans Requiem for a Dream, d'avoir suivi sur le ring un catcheur vieillissant, The Wrestler, Darren Aronofsky signe un thriller psychologique à la limite du fantastique. Le scénariste insiste sur la grande diversité de genres qu'embrasse le film:  
"Plus nous approchions de la version finale de l’histoire, plus cela devenait difficile de la placer dans un genre ou dans un autre. Est-ce un thriller fantasticohorrifique sur une femme qui se transforme en un cygne démoniaque, ou bien le portrait, fascinant d’une artiste ambitieuse qui perd la raison sous une pression extrême ? Peut-être les deux en même temps."

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Et la productrice exécutive Jennifer Roth d'ajouter : "Black Swan n’est pas seulement un thriller ou un film sur la danse. Il englobe tous ces aspects et les sublime pour créer une histoire sombre et passionnante."  

Pour la seconde fois, Darren Aronofsky

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s'intéresse au corps et à ses souffrances.
 
Tout comme le corps malmené de Mickey Rourke dans The Wrestler, celui de Natalie Portman semble parfois exulter.

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Le réalisateur s'exprime en ces termes lorsqu'il évoque les correspondances possibles entre les deux films :
« Certaines personnes disent que le catch est la plus basse des formes d’art, et d’autres que le ballet est la plus haute, et pourtant ces deux disciplines ont beaucoup de points communs.
L’histoire du catcheur de Mickey Rourke ressemble beaucoup à celle de la ballerine de Natalie Portman. Ce sont tous les deux des artistes qui utilisent leur corps pour s’exprimer, et qui redoutent de se blesser parce que ce corps est leur seul moyen d’expression. Ce qui m’intéressait était de montrer que ces deux histoires sont liées, bien qu’elles se déroulent dans des mondes qui semblent complètement différents. »

Le style visuel relie également les deux films qui, tous deux, plongent les spectateurs dans la subjectivité des personnages.
 
Le livre d'Andres Heinz raconte un drame mettant en scène la dangereuse rivalité qui s'installe entre une actrice et sa mystérieuse doublure à Broadway.
Le réalisateur, témoin durant son enfance de la formation éprouvante de danseuse de ballet suivie par sa sœur, transpose l'action dans un ballet de New York.
Ce changement a mené à la création de Nina et Lily, deux stars montantes de la danse prêtes à tout sacrifier pour arriver à la perfection. 

"Je suis parti des premières versions du scénario et y ai intégré l’intrigue du Lac des Cygnes en la plaçant au centre de l’histoire. Cela a tout changé. C’est devenu le point de départ d’une histoire moderne sur la dualité et sur la peur de voir quelqu’un ou quelque chose vous voler votre vie. " rapporte Mark Heyman, scénariste du film.

Natalie Portman est le Cygne Noir :

Le réalisateur a rencontré l'actrice pour parler du projet de Black Swan il y a dix ans dans un café de Times Square. Natalie Portman rêvait alors d'incarner une ballerine. Le rôle de Nina était une occasion en or pour elle de renouer avec la danse, elle en a fait dans son enfance, et d'incarner un personnage torturé. Elle délivre sa perception du personnage :
"Nina recherche la perfection, mais la perfection ne peut exister que durant un bref instant, et comme tous les artistes elle risque de se détruire elle-même en tentant de l’atteindre. Quand elle essaye de devenir le Cygne noir, une chose sinistre et inquiétante se réveille en elle. Elle va alors traverser une crise d’identité durant laquelle, en plus de ne plus savoir qui elle est, elle ne mesure plus vraiment la différence entre elle-même et les autres. Elle commence à se voir un peu partout. "
 
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Darren Aronofsky, plus que satisfait de l'impressionnante prestation délivrée par l'actrice, a d'ailleurs salué son travail :

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"Natalie a été absolument fantastique. Nina était un rôle très différent de ceux qu’elle a joués avant. Pour elle, c’était autant un défi physique qu’une prouesse d’actrice.

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Pour jouer Lily, la rivale de Natalie Portman, Darren Aronofsky

a choisi Mila Kunis,

une actrice ukrainienne qui s'est fait connaître grâce à ses rôles dans Le Livre d'Eli  et Sans Sarah rien ne va !, et qui a apporté l'aplomb et la sensualité enivrante dont le réalisateur avait besoin pour jouer cette ambitieuse nouvelle recrue.
Darren Aronofsky raconte : "Mila joue Lily comme une personne qui a tout ce dont rêve Nina. Elle est plus libre, plus vivante que Nina, elle assume sa sexualité. Lily est libre de s’exprimer, et cela ne fait qu’attiser l’attraction et la répulsion que Nina ressent envers elle."
 
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"Je n’aurais pas fait ce film avec un autre réalisateur que Darren, parce que Lily est un personnage qui aurait pu devenir très hasardeux entre de mauvaises mains. Il n’existait pas une seule et unique bonne façon de l’interpréter," confie d'ailleurs la jeune actrice.
 
Vincent Cassel interprète le chorégraphe "frenchy", Thomas Leroy, de Natalie Portman.
Il avoue avoir éprouvé beaucoup de plaisir à danser :

"C’était un rôle que je ne pouvais pas refuser, d’abord parce que j’ai toujours voulu travailler avec Darren, et ensuite parce qu’il y avait Natalie, une actrice que j’admire depuis des années. L’idée de faire un thriller qui se déroule dans le monde de la danse classique me plaisait beaucoup. Il y avait tous les ingrédients pour faire quelque chose d’intéressant. Je savais que cela allait être à la fois sombre et sexy. Ensuite, j’ai appris que Mila Kunis et Winona Ryder allaient aussi jouer dans le film, et que j’allais me retrouver au milieu de toutes ces femmes sublimes. Comment aurais-je pu refuser ?"

Vincent Cassel et Darren Aronofsky - Black swan.Darren Aronofsky et Vincent Cassel - Black Swan

Pour se préparer à ce rôle exigeant, Vincent Cassel a longuement observé et étudié la vie de grands chorégraphes tels que :

George Balanchine
et Mikhaël Baryshnikov   
   

ainsi que le chorégraphe du film Benjamin Millepied.

Crédit photographique : Benjamin Millepied dans Hallelujah Junction - Paul Kolnik

L'acteur a également dû cerner la psychologie de son personnage :

"Ce n’est pas vraiment un homme à femmes. Je pense que les femmes ne l’excitent pas autant que la perspective d’atteindre la perfection et la beauté ultime dans l’art. Ce qu’il veut, c’est voir les danseuses qu’il a choisies s’épanouir et exprimer l’idée qu’il se fait de l’art porté à son apogée, et pour y parvenir il utilise des méthodes parfois très, très dures," explique-t-il.
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Barbara Hershey, qui prête ses traits à la mère énigmatique de Nina, définit cette dernière comme "un personnage tourmenté(...)".

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"Elle aime sa fille, et pourtant elle l'étouffe. Elle veut qu'elle réussisse, mais en même temps elle sait que sa santé mentale est fragile. Elle est terriblement jalouse d'elle, mais elle veut lui offrir le monde. Elle désire que Nina prenne son envol, mais elle ne veut pas la voir partir," poursuit l'actrice.

Winona Ryder incarne le personnage de Beth, une ancienne danseuse étoile délaissée par tous après sa carrière. Sa situation tragique est présentée comme le sort qui attend inéluctablement Nina.

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"A travers Beth, le film porte aussi un regard sur la quête de perfection. Ce que doivent endurer les danseurs pour perfectionner leur art dépasse de loin tout ce que les gens peuvent imaginer. Beth s’est entraînée très dur depuis son plus jeune âge, et soudain elle arrive à ce moment où tout ce qu’elle a construit pendant ces années de sacrifice s’écroule. Et elle n’arrive pas à l’accepter," explique l'actrice.

Durant les dix mois qui ont précédé le tournage, Natalie Portman s'est entraînée tous les jours pendant cinq heures sous la tutelle de plusieurs professeurs et répétitrices

professionnelles, dont Mary Helen Bowers, une ancienne ballerine du New York City Ballet qui, grâce à une formation extrêmement exigeante, a fait d'elle une véritable danseuse classique en un temps record.
 
L'actrice raconte :

"Je me suis beaucoup entraînée à la danse, mais j’ai aussi fait de la natation, de la musculation et du cross training pour ne pas me blesser, parce que la danse est très traumatisante pour le corps. C’est vraiment très difficile d’apprendre le ballet à 28 ans. Même si vous avez pris des cours de danse auparavant, vous n’imaginez pas le degré de perfection que cela requiert. Chaque geste doit être fait d’une façon très précise et avec beaucoup de légèreté et de grâce. Je savais que ce serait un défi, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi dur sur le plan physique".

Mila Kunis en a pensé de même:

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« Au début, je pensais que j’allais être superbe et pleine de grâce dans mon tutu, mais on n’imagine pas à quel point c’est difficile et éprouvant avant de se mettre à danser. Cette grâce, vous l’obtenez au prix de vraies souffrances physiques. »

Le tournage de Black Swan a eu lieu au Lincoln Center,  où se tient habituellement le New York City Ballet, ainsi que dans plusieurs autres lieux stratégiques de New York. Darren Aronofsky a opté pour un style brut et réaliste, filmant les danseurs caméra à l'épaule, au plus près de leurs mouvements.

"J'avais (...) le sentiment que filmer caméra à l'épaule allait nous aider à entrer dans le monde du ballet, comme cela nous a aidés à monter sur le ring avec les catcheurs de  The Wrestler . La caméra danse et tourbillonne avec les danseurs. Elle saisit de près leur énergie, la sueur, la douleur et leur talent,"explique le cinéaste.
Visuellement, Darren Aronofsky a donné une place d'honneur aux miroirs, qui sont des éléments cruciaux au niveau symbolique. 

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Le réalisateur explique : "Dans le monde du ballet, il y a des miroirs partout. Les danseurs passent leur temps à s’observer quand ils travaillent ; la relation qu’ils ont avec leur reflet est donc une part importante de leur identité. Les cinéastes sont eux aussi fascinés par les miroirs, ils ont souvent joué avec, mais je voulais aller encore plus loin sur le plan visuel, explorer le sens profond du miroir et du reflet, montrer ce que cela signifie vraiment de regarder dans un miroir. Dans le film, les miroirs jouent un rôle très important dans la compréhension du personnage de Nina, chez qui la notion de double et de reflet joue un si grand rôle."

Benjamin Millepied, danseur étoile du New York City Ballet, a été choisi par Darren Aronofsky pour créer les chorégraphies du film.

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Pour visualiser la bande-annonce ... Cliquez ICI !

Mon opinion :

Ce Black Swan est magnifique à tous les points de vue.

La mise en scène de Darren Aronofsky, soignée et intelligente, démontre parfaitement toutes les difficultés à surmonter pour aller au plus près de la perfection. Pas un instant de perdu ou inutile. La caméra filme chaque instant avec une intensité rare.

De la beauté, à l’horreur absolue en passant par le doute pour arriver à l’émotion la plus vive.

Vincent Cassel est excellent dans ce rôle de chorégraphe à la fois machiavélique et sûr de lui.
Ni trop, ni pas assez, il est tout simplement parfait.

Mila Kunis est une très belle surprise.

Natalie Portman, est trop jeune pour affirmer qu’elle joue dans ce film le rôle de sa vie. Mais cette Nina qui lui colle à la peau restera dans les esprits tout au long de la brillante carrière qu’il lui reste à parcourir. Elle est tout simplement admirable.

Black Swan est dores et déjà l’un des films de l’année. Natalie Portman, devant la caméra de Darren Aronofsky en est la véritable étoile !

Black-Swan---Movie.gif

Sources :
http://www.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://www.nycballet.com
http://fr.wikipedia.org

9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 00:00

 
Le-choix-de-Luna---Affiche.jpg
Réalisé par Jasmila Žbanić

Avec  Zrinka Cvitešić, Leon Lučev Ermin Bravo, Mirjana Karanovic,

Marija Kohn, Nina Violic, Sebastian Cavazza,

Jasna Beri, Izudin Bajrovic, Jasna Zalica

Titre original : Na Putu

Production Autrichienne, Bosniaque, Croate, Allemande

 

Genre Drame


Date de sortie cinéma 9 février 2011

 

Révélation du festival de Berlin en 2008 où elle avait remporté, à 32 ans, avec son premier long-métrage,  Sarajevo, mon amour, à la fois l'Ours d'or, le Prix oecuménique, le Prix de la Paix et de multiples récompenses européennes, Jasmila Žbanić est revenu à la Berlinale l'an dernier.


Le choix de Luna - Affiche 1La réalisatrice Jasmila Žbanić revient sur le titre de son film : "Le titre original est Na Putu, qui signifie en bosniaque "être en chemin vers quelque chose". Il a également une signification spirituelle servant à expliquer la recherche personnelle, l'introspection. Amar et Luna sont sur le même chemin de l'amour et de la vie, mais ce chemin arrive à une fourche et ils doivent prendre des décisions en tant que couple mais aussi en tant qu'individus. Le terme Na Putu sert aussi de référence à la grossesse de la femme, puisqu'un bébé est sur le chemin de sa naissance."

 

 

Pour son interprétation de Luna, Zrinka Cvitešić a été choisie pour être l'une des dix "Shooting Stars", meilleures jeunes actrices européennes.
 

Na Putu a été tourné dans le Sarajevo qui panse les blessures de la guerre. La population, adossée à ses morts dont les tombes ont envahi les collines reste hantée par ce traumatisme, et tente malgré tout de tourner la page.

 

Soit dans le pragmatisme consumériste de la modernité urbaine, le choix de Luna. Soit en se recentrant sur des valeurs qu'il pense être essentielles, tel le choix d'Amar.

Synopsis :

Luna (Zrinka Cvitešić
) et Amar (Leon Lucev), un jeune couple dans le Sarajevo de l'après-guerre.
  

Le-choix-de-Luna---Zrinka-Cvitesic-et-Leon-Lucev.jpg
Zrinka Cvitešić et Leon Lučev

 

Elle est hôtesse de l'air;  lui est aiguilleur du ciel. Leur appartement donne sur les toits de la ville qui a repris ses couleurs, en même temps que la vie ses droits. À première vue, ils ont tout pour être heureux : ils s'aiment et se complètent.

 

Ce jeune couple va tenter de surmonter des obstacles inattendus qui menacent leur amour.

 

Amar dissimule une faille secrète. Il boit et, dénoncé par un collègue, perd son poste. Son addiction représente un danger pour le trafic aérien.

 

Le-Chois-de-Luna---Zrinka-Cvite-i--et-Leon-Lu-ev-.jpg Zrinka Cvitešić et Leon Lučev

 

À la faveur d'un accrochage, il tombe sur Bahrija (Ermin Bravo), un ancien frère d'armes, ils ont combattu dans le même rang. Ce dernier a basculé dans le salafisme dont il applique les préceptes à la lettre. Ce qu'il dit de sa nouvelle vie, qui lui assure assise et stabilité, après le chaos des combats et l'errance qui a suivi, ébranle Amar.

 

Ermin Bravo Le choix de luna - Ermin Bravo

 

Malgré les réticences de Luna, Amar le rejoint et s'engage activement au sein de cette communauté musulmane radicale. Cette décisioni va éloigner Luna et Amar l’un de l’autre, tant moralement que physiquement.

 

Au bout de quelque temps, sans aucune nouvelle d'Amar, Luna obtient l'autorisation de lui rendre visite sur son lieu de travail. Elle découvre alors une communauté bien à part, qui vit comme au siècle passé, sous surveillance.

 

Le choix de Luna  Zrinka Cvitešić

 

À la surprise de ses amis, Amar trouve un apaisement qui dérange Luna parce qu'il l'éloigne d'elle. Avec l'ardeur des néophytes, Amar fait peser sur leur vie le poids des règles que réclame sa nouvelle appartenance religieuse.

 

Luna s’efforce de convaincre Amar de revenir avec elle, mais lui, tente de la persuader que ce sanctuaire isolé lui apporte une paix intérieure et l'aide à ne pas boire. Après plusieurs semaines, Amar rentre enfin chez lui, radicalement transformé. Il déclare être devenu un homme meilleur.

 

Le choix de Luna - Leon Lučev

 

Mais Luna ne le reconnaît plus. Elle s’interroge. Les blessures encore ouvertes de la guerre continuent de la hanter, son amour pour son mari est-il assez fort pour accepter ses changements ? Amar refuse à Luna de faire l'amour avant le mariage, s'insurge contre l'alcool qui circule dans sa famille pendant la fête de l'Aïd et se coupe de ses proches.

 

Luna et Amar voulaient un enfant mais sa fiancée renâcle à l'idée que sa future maternité puisse être subordonnée à des injonctions dogmatiques qu'elle ne partage pas.

 


Zrinka Cvitešić Le choix de Luna - Zrinka Cvitesic -copie-1


Alors que Sarajevo, mon amour (Grbavica) réalisé en 2005 se concentrait sur la relation mère-fille, Le choix de Luna se focalise sur un couple homme-femme. La réalisatrice s'explique :"En plus de s'aimer, Luna et Amar sont liés par un passé similaire qui rend leur lien encore plus fort. Ils essaient de rendre supportable la douleur de leur passé déchiré par la guerre. Quand j'écrivais le scénario, je regardais les deux personnages comme un seul corps fait de différentes parties. Ils ont des intérêts semblables, les mêmes amis, mais les obstacles de la vie les font réagir différemment. Leur situation quotidienne change et ils réagissent chacun à leur manière à cette nouvelle adaptation. Je souhaitais explorer, dans une relation, ce besoin de s’adapter à l’autre et également ce besoin d’être vrai avec soi-même. Quels sont les émotions, le savoir acquis, les expériences et l'imagination qui fondent une relation ? A quel point la perception du monde auquel on croit affecte le rythme de nos corps quand on fait l'amour ?"


Dans Sarajevo, mon amour, le personnage principal n'a pas fait le choix de la maternité puisqu'elle a été violée. A l'inverse, "Luna veut avoir un enfant avec celui qu'elle aime. Elle a le choix de tomber enceinte. (...) Le passé compte beaucoup pour les deux femmes, mais Luna doit prendre sa décision dans le présent. Elle veut être mère, mais s'interroge sur les conditions qui y sont inhérentes", explique Jasmila Žbanić.

 
Le choix de Luna - Zrinka Cvitesic et Leon Lucev-copie-1Avec finesse et tendresse, Jasmila Žbanić, réussit à se tenir sur la ligne des interrogations personnelles, accordant à chacun des personnages ses raisons. Luna dans sa volonté de rester une femme libre, amoureuse, prête à sauver son couple mais pas à n'importe quel prix et le besoin d'Amar de chasser ses propres démons.

L'exploration par la cinéaste de cette communauté religieuse, dont certains rites et raideurs peuvent faire froid dans le dos, est pourtant menée avec une bienveillance vigilante. À l'image des réactions de Luna qui se braque mais cherche à comprendre pourquoi Amar épouse ces valeurs qui hypothèquent l'avenir de leur couple et compromet leur désir d'enfant. Oeuvre grave et profonde, ancrée dans des questionnements existentiels qui traversent nos sociétés, Le choix de Luna porte la marque des films essentiels.


Ce qui intéresse le plus la réalisatrice, c'est de filmer des personnages qui, derrière des apparences heureuses, ont traversé de douloureuses épreuves : "L'histoire de Luna et Amar se passe sous la surface visible. Luna a réussi à trouver son chemin dans le présent. Elle est instinctive et met son passé à sa juste place, se permettant ainsi d'être pragmatique. Elle pensait que tous ses problèmes étaient derrière elle, enterrés et elle ne comprend pas pourquoi Amar devient aussi différent d'elle et s'éloigne. Amar a des couches de mouvements tectoniques provoqués par les obstacles quotidiens de la vie. Il essaie de donner Le choix de Luna - Zrinka Cvitesic et Leon Lucev jpgune structure à sa vie dans l'espoir d'organiser les choses intérieurement. Mais cette nouvelle structure dérange l'harmonie de sa vie avec Luna. Pendant qu'il essaie de gérer son passé avec de nouveaux outils, elle est confrontée à son propre passé : elle retourne pour la première fois à Bjeljina, voir la maison où elle est née et qu'elle a dû quitter pendant la guerre."


La réalisatrice revient sur la préparation des acteurs pour leurs rôles : "Les actrices principales ont rencontré des femmes voilées. Elles ont parlé ouvertement de leur vie et les actrices les ont accompagnées dans la mosquée.  

 

Leon Lučev  et Ermin Bravo ont passé beaucoup de temps dans les mosquées et les cercles salafistes. Ils ont appris à prier, ils ont exploré les profondeurs de la vie islamique. Le travail d'Ermin Bravo a été particulièrement difficile, car il devait réciter des versets du Coran. Il a donc passé deux mois avec un hafiz, un expert en la matière spécialiste de la lecture du Coran, pour la scène qui ne dure qu'une minute trente dans le film. Le hafiz était impressionné : il faut normalement un an pour mémoriser et retranscrire tous les sons de la langue arabe. Dans les scènes à l'intérieur de la mosquée, il y a de vrais salafistes. Nous avons volontairement choisi des acteurs bosniaques, croates, serbes et slovènes. Certains ont dû apprendre le bosniaque."


Le choix de Luna - Zrinka Cvitesic-copie-1.Le choix de Luna - Zrinka Cvitesic

Zrinka Cvitešić

 
La religion, même si elle tient un rôle important dans le film, n'en est pas pour autant le cœur. "Je n'ai pas eu l'intention de faire un film sur la religion. J'ai voulu montrer comment la transformation religieuse d'Amar affecte sa relation amoureuse. Même si l'attitude de Luna est plutôt critique, je n'ai pas non plus cherché à faire un film contre l'Islam. J'ai choisi cette religion, parce que c'est celle que je connais le mieux.

 

Le film aurait très bien pu exister dans un contexte religieux différent, dans un milieu d'intégristes chrétiens, de juifs orthodoxes ou d'Hare Krishna", précise la réalisatrice.

 

Le choix de Luna - Zrinka CvitesicZrinka Cvitesic décrit la manière dont elle a abordé le rôle de Luna : "J'étais enfant pendant la guerre en Bosnie. Je suis fille de réfugiés et ce côté du passé de Luna m'était donc étrangement familier. J'ai entendu parler des horreurs qu'ont connues Bijeljina et Sarajevo, mais comme j'étais une enfant à l'époque, j'ai été protégée par mes parents qui m'ont épargné autant que possible les images et les infos de guerre. Je suis allée à Sarajevo pour la première fois en 1998, quand tout était encore bien présent. Je ne savais rien du wahhabisme avant de commencer le tournage. J'ignorais même que ce mouvement existait. J'essaie de garder une certaine distance avec l'extrémisme en général, qu'il soit politique, religieux ou autre."
   

 

Le-choix-de-Luna---Leon-Lu-ev-copie-1.jpgQuant à Leon Lučev, voilà comment il dépeint son personnage: "Je me sens proche d'Amar parce qu'il a vécu la guerre. Il ressent le besoin d'être accepté après tout ce qu’il a vécu. Amar fait partie de ces milliers de jeunes hommes que je connais, et dont je fais partie, qui ont vécu la guerre de façon active et qui en sont sortis avec des traumatismes et des douleurs difficiles à effacer. Ils essaient de se reconstruire et de reprendre leur existence, mais ça ne marche pas. Amar est un être blessé, dont la jeunesse a été marquée par la guerre et la perte de son frère."

 

   
Ville où se situe le film, Sarajevo est décrite par la réalisatrice comme : "à la fois superbe et très laide, sophistiquée et primaire. Toutes les couches de l'histoire s'y côtoient, vivant en parallèle, à la même époque et ayant chacune leur fonction. L'appartement de Luna et Amar devait avoir une vue, l'aspect de la ville dans leur espace intime ayant beaucoup d'importance. On a finalement créé un appartement dans le grenier d'un immeuble de bureaux au centre-ville. On voit surtout leur chambre et leur salle de bains, pièces qui sont les berceaux de la solitude et de la communion des corps."

 

 


Le salafisme


La réalisatrice revient sur la première fois où elle fut confrontée au salafisme : "Une fois, chez des amis, j'ai rencontré un homme qui a refusé de me serrer la main. Il m'a dit qu'il ne serrait pas la main des femmes. Je me suis sentie insultée. J'ai voulu savoir quelle en était la raison et pourquoi ça m'avait offusquée. On m'a dit que cet homme était un musulman salafiste et j'ai décidé de faire des recherches sur ce mouvement (qui rassemble peu de membres en Bosnie). J'ai été très étonnée de découvrir que beaucoup d'entre eux étaient d'ex-fans du mouvement punk ou d'anciens drogués, mais aussi de jeunes gens ordinaires issus de familles ex-communistes. Chacun avait ses propres raisons de se tourner vers le salafisme : une recherche de sens et de certitude dans un monde qui s'écroule, le besoin d'être accepté, une recherche d'identité, de "tranquillisants", une alternative... Ces jeunes gens sont devenus une source d'inspiration pour le personnage d'Amar. Le salafisme est un mouvement islamique orthodoxe très étendu, qu'on appelle souvent le wahabbisme, une secte islamique fondamentaliste. Mais les salafistes ne se considèrent pas comme wahhabistes et certains considèrent même que cette appellation à leur égard est insultante."
 

 

Sources :

http://www.jutarnji.hr

http://www.kinokultura.com

http://dokuart.hr

http://www.allocine.fr

http://www.evene.fr

http://www.la-croix.com - Jean-Claude Raspiengeas

http://www.cinemovies.fr

2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 22:14

a

Date de sortie cinéma : 2 février 2011
  a


Réalisé par Hans Petter Moland

Avec Stellan Skarsgård, Bjorn Floberg, Gard B. Eidsvold,
Jorunn Kjellsby, Bjorn Sundquist, Jon Øigarden, Kjersti Holmen,
Jan Gunnar Røise, Julia Bache-Wiig

Titre original : En Ganske Snill Mann

Long-métrage norvégien
Genre Comédie

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Stellan Skarsgård

Synopsis :

A peine sorti de prison, Ulrick tente de se réinsérer.
Il n'a pas d'ambition particulière, il veut juste prendre un nouveau départ.

Mais entre son ex patron mafieux, sa logeuse qui le harcèle sexuellement, son fils qui ne veut pas le voir et bien d'autres péripéties, Ulrick a du mal à trouver sa place.

C'est un chic Type ... Mais jusqu'à quel point ?

Stellan Skarsgard et Jorunn Kjellsby. Chrysalis Films

Le réalisateur Hans Petter Moland

  Né à Oslo en 1955, il étudie le cinéma au Boston Emerson College.
Il travaille depuis une vingtaine d'années comme réalisateur.
Auteur de films publicitaires, dont plusieurs furent primés, ainsi que de trois longs mètrages de fiction avec entre autres des stars telles que :
Charlotte Rampling et
Stellan Skarsgard

 
Hans Petter Moland présente son film à travers une note d'intention détaillée :

"On naît. On grandit. On perd son innocence. On fait des erreurs.
Et ensuite on meurt.
A l'approche de la fin, on essaie de se trouver un semblant de dignité avant qu'il ne soit trop tard.
On n'y arrive rarement. Mais on essaie.
Et on a l'air pathétique.
Embarrassant ? Oui, mais être humain est en soi embarrassant."

Bjorn Floberg. Chrysalis Films 
"A l'époque de l'exactitude informatique, l'erreur humaine est bien la seule chose à perturber l'ordre des choses. Un chic type est un film sur nos points faibles et sur nos failles, un hommage au sexe imparfait et surtout, c'est une offensive mondiale contre la précision mesquine et minable qui gouverne le monde."

Bjorn Floberg et Stellan Skarsgard. Chrysalis Films

Première comédie et troisième collaboration :


Jorunn Kjellsby et Stellan Skarsgard. Chrysalis Films

Un chic type  est la première comédie de Hans Petter Moland et représente sa troisième collaboration avec l'acteur Stellan Skarsgard, après :
 

Zéro Kelvin en 1995
et  Aberdeen  en 2000   
 
Un choix qui est apparu évident aux yeux du réalisateur :

"Dès la lecture du script, j'ai pensé à lui. Certes, je discute un peu des personnages et des thèmes avec les acteurs, mais travailler avec quelqu'un qu'on connaît si bien permet d'être plus imaginatif, d'oser plus. On devient plus audacieux."

Stellan Skarsgard. Chrysalis Films
Stellan Skarsgård

Hans Petter Moland relate sa collaboration
avec le scénariste Kim Fupz Aakeson

 "Faire un film est un exercice collectif.
Le script est au coeur de tout, c’est le squelette, ce à quoi tout le monde se raccroche.
Mais ce n’est pas non plus un texte sacré, intouchable. Et puis, la vision du réalisateur ne se suffit pas elle-même : on est confronté aux lieux, aux réalités de terrain. Et pourtant, si le script est vraiment bon, avec des dialogues ciselés et raffinés et un ton juste, il devient réellement précieux, ce qui a été le cas avec Un chic type.
L’écriture s’est faite à 4 mains avec Kim Fupz Aakeson, car, même si j’avais immédiatement adhéré au script, certains points me travaillaient. Kim Fupz Aakeson est doué et efficace, ce qui nous a permis d’aller vite. Cela fait partie du processus de création ; même les acteurs apportent souvent un petit quelque chose qui me surprendra tout autant que le public !"

Un film scandinave

Bien que le film soit norvégien, Un chic type pourrait être qualifié de scandinave. En effet, son réalisateur Hans Petter Moland est norvégien tandis que son scénariste Kim Fupz Aakeson est danois et son acteur principal Stellan Skarsgard suédois. Une association qui n'a pas nui à la préparation du film, comme le raconte le réalisateur : "Le script de Kim Fupz Aakeson était l’un des meilleurs que l’on ne m’ait jamais envoyé. Toute retenue nationaliste aurait été ridicule ! Nos langues sont proches mais l’écriture danoise m’a permis d’appréhender ma propre langue différemment."
 
Stellan Skarsgard, Bjorn Floberg et Gard B. Eidsvold. Chrysalis Films

L'affiche du film :

On doit l'affiche française du film
à l'illustrateur et dessinateur de bande dessinée  Floc'h.



Jean-Claude Floch, dit Floc'h, est illustrateur, dessinateur de bande dessinée et auteur de roman, né à Mayenne le 25 septembre 1953.
Floc'h est un artiste majeur de l'illustration et de la bande dessinée.
Il est l'un des principaux tenants du style de dessin épuré qualifié de ligne claire.

à qui l'on doit entre autres les affiches de :

Collection AlloCin� / www.collectionchristophel.fr..
 
Philip Ogaard, qui a collaboré au film, est l'un des directeurs de la photographie les plus expérimentés de Norvège, et plus largement de Scandinavie.
Il a travaillé sur une cinquantaine de longs-métrages et sur plus d'une centaine de publicités.

Pour visionner la bande-annonce ... Cliquez ICI !


Sources :
http://blogs.allocine.fr
http://www.cinemovies.fr
http://www.cinemotions.com
http://fr.wikipedia.org

 

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