Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 15:00

 

Cinquieme-colonne-Affiche.jpg

 


Réalisé par Alfred Hitchcock

 

Avec Priscilla Lane, Robert Cummings, Otto Kruger,

Alan Baxter, Clem Bevans, Norman Lloyd, Alma Kruger,

Vaughan Glaser, Dorothy Peterson, Ian Wolfe, Murray Alper.


Genre Policier, Espionnage


Production Américaine


Titre original Saboteur


Date de sortie cinéma 14 juin 1949

 

La Cinquième colonne est réalisé durant la période la moins fastueuse du réalisateur qui ne s'est pas encore imposé aux États-Unis, La Cinquième colonne n'en reste pas moins un film très important pour Alfred Hitchcock du fait de sa réussite commerciale dans un contexte difficile où le marché européen est fermé.

 

Première étape dans l'affirmation de sa singularité et de son indépendance qu'il concrétise l'année suivante avec le même producteur indépendant.

 

C'est en effet avec L'Ombre d'un doute, produit en 1943 qu'Alfred Hitchcock s'épanouit enfin en tant que "réalisateur américain".

 

Saboteur

 

Synopsis

 

Barry Kane (Robert Cummings), un employé d'une usine d'aviation, est accusé à tort d'avoir saboté l'atelier où il travaillait.

 

Lui seul connaît le vrai coupable : Frank Fry (Norman Lloyd).

 

Norman Lloyd Saboteur - Norman Lloyd

 

Après avoir échappé à la police, Barry Kane part à sa recherche et rencontre Patricia (Priscilla Lane), une jeune femme dont la première réaction est de vouloir le dénoncer à la police. Mais elle finit par croire à l'innocence de Barry lorsque des artistes ambulants leur offrent l'hospitalité pour la nuit.

 

Cinquieme-Colonne-Robert-Cummings-et-Priscilla-Lane.jpg Robert Cummings et Priscilla Lane

 

Patricia devient sa complice.

 

Poursuivi par la police, le couple découvre un ancien village de mineurs occupé par des saboteurs. Barry se présente comme étant un des leurs et Patricia va prévenir la police qui, malheureusement, est de mèche avec les espions.

 

Après avoir été accueilli par une femme riche, Mrs Van Sutton (Alma Kruger), Barry se fait arrêter à l'intérieur du Radio City Hall.

 

Patricia prend Fry en filature.

 

Barry parvient à s'échapper et à poursuivre son ennemi jusqu'au sommet de la Statue de la Liberté.

 

La-cinquieme-colonnne-.JPG.La-cinquieme-colonnne--.JPG

 

 

C'est David O. Selznick qui est à l'origine du projet  en souhaitant produire l'histoire de La Cinquième colonne imaginée par Alfred Hitchcock. Il engage Joan Harrison avec qui il avait déjà travaillé sur Rebecca pour écrire le scénario. Elle se retire peu de temps après pour écrire Les Mains qui tuent, film qu'elle produira et c'est Peter Viertel qui est engagé pour finir le scénario.


Cependant en novembre 1941, David O. Selznick tente de vendre le film à plusieurs sociétés de production, car jugeant le scénario médiocre, il ne souhaite plus le faire lui-même. Il éprouve des difficultés à trouver preneur et c'est finalement Frank Lloyd et Jack H. Skirball qui se portent acquéreurs pour 20 000 $.


Le film rentre en phase de production au moment où la guerre éclate aux États-Unis avec l'attaque sur Pearl Harbor.

 

Les critiques commencent à s'abattre sur Alfred Hitchcock. Les États-Unis en guerre, il est alors impossible de prévoir des scènes dans les usines qui sont en pleine production militaire. Le film doit être fait en studio.

 

Cinquième film américain d’Alfred Hitchcock, La Cinquième colonne est une œuvre foisonnante d’idées et de péripéties. La fuite à travers le pays, un faux coupable accompagné d’une blonde d’abord suspicieuse, puis compatissante. Tous les éléments de ce que le maître du suspense aimait appeler un "scénario itinéraire" sont ici réunis. Cette structure hitchcockienne connaîtra dix-sept années plus tard son aboutissement dans La Mort aux trousses en 1959, Cary Grant, Eva Marie-Saint et le Mont Rushmore se substituant à Robert Cummings, Priscilla Lane et la Statue de la Liberté.


La Cinquième colonne installe le style américain d’Alfred Hitchcock dans ses choix de mise en scène et ses audaces techniques.

 

Époque oblige, dans sa fuite en avant, le héros n’aura de cesse de sauver tout ce qui représente l’Amérique face à la menace nazie : sa défense (l’usine d’aviation), son énergie (le barrage), son art (le cirque), son divertissement (le cinéma), sa mobilité (le bateau), son économie (les buildings), son histoire (le ranch) et pour finir son symbole absolu (la Statue de la Liberté).

 

Pour Saboteur, la promotion de l’époque reprenait le slogan "The Man Behind Your back", suggérant de se méfier de tout le monde. C’est pour cette raison que chaque film de l’époque est étudié de près par l’armée et ses services de communication.

 

Robert Cummings et Priscilla Lane Cinquième colonne - Cinquième colonne - Robert Cummings,

 

Pour le rôle du saboteur, Alfred Hitchcock demande à John Houseman, qui a contribué à l'ébauche du scénario , de trouver un jeune acteur encore inconnu.

 

John Houseman recommande alors le réalisateur Norman Lloyd. Alfred Hitchcock lui fait passer une audition après avoir présenté le personnage. Norman Lloyd joue alors un extrait d'une pièce de théâtre appelé Blind Alley dans laquelle il tenait peu de temps auparavant le rôle d'un tueur.

 

En comédien de théâtre très expressif qu'il est, Norman Lloyd surjoue mais Alfred Hitchcock trouve en l'acteur ce qu'il recherchait .

 

Cinquieme-Colonne---Priscilla-Lane-et-Norman-Lloyd.jpg

 

Priscilla Lane et Norman Lloyd


Malgré sa répulsion envers la politique et les messages porteurs de valeurs sociales, Alfred Hitchcock profite du personnage joué par Vaughan Glaser, l'homme aveugle qui recueille Barry Kane, pour dénoncer et condamner la méchanceté qui règne dans le monde à ce moment-là. En effet le personnage, paisible et gentil, revendique des valeurs politiques guidées par ses bons sentiments.

 

Cinquieme-Colonne---Vaughan-Glaser-et-Robert-Cummings.jpg Vaughan Glaser et Robert Cummings

 

La caractérisation des traîtres rend parfaitement compte du soin particulier qu'Alfred Hitchcock prend pour dessiner ses "méchants", sur lesquels il fait largement reposer la réussite de ses films. Il prend le contre-pied des convenances en les situant dans les classes supérieures, parmi ces gens dont la droiture et l'intégrité sont communément admises. Ce point est appuyé dans certaines lignes de dialogues que l'on peut attribuer à Dorothy Parker, auteur très marqué à gauche dans une période où un patriotisme aveugle s'impose. Son apport très contrôlé, de nombreuses scènes alternatives furent tournées ou envisagées pour s'arranger ultérieurement avec la censure, est significatif, sa signature étant parfaitement perceptible dans la scène du routier ou le discours de l'ermite aveugle sur les dérives patriotiques et le devoir de se soustraire parfois à la loi.

 

Comme à son habitude, Alfred Hitchcock fait une apparition furtive dans son film. Pour le tournage de sa petite scène il demande à Carol Stevens, sa secrétaire de l'époque, de jouer ce qu'il a mis au point. Norman Lloyd se souvient : "Ils devaient jouer des sourds et muets marchant dans la rue. Hitchcock devait utiliser la langue des signes et Stevens devait le gifler en retour car il lui aurait fait une proposition peu convenable". La scène est alors tournée mais n'est pas retenue car les dirigeants du studio ne trouve pas correct de donner une telle image de personnes handicapées . Il se résigne finalement à faire une simple apparition visible à la 55e minute dans une rue de New York, lorsque la voiture des comploteurs s'arrête près d'un kiosque à journaux.

 

Robert Cummings Saboteur---.jpg

 

Compte tenu d'un budget serré, Alfred Hitchcock et son chef décorateur Robert F. Boyle, avec lequel Alfred Hitchcock débute une longue et fructueuse collaboration retrouvent la nécessité d'user de tous les trucages éprouvés durant la période anglaise. 


Alfred Hitchcock  imagine un procédé simple pour donner l'impression de personnes s'envolant. Il filme de haut en bas toutes celles censées se trouver près du bateau lors de la tentative de destruction du saboteur, donnant ainsi l'illusion qu'elles sont projetées en l'air par le souffle de l'explosion.

 

Saboteur---Normandie.jpg

 

Quand l'espion Fry s’échappe en taxi et contemple son œuvre destructrice avec délectation, Alfred Hitchcock a inséré un plan d'actualité montrant le paquebot Normandie chaviré dans le port de New York. Celui-ci venait de couler réellement, officiellement à cause d’un incendie.

 

Il en résulte un superbe plan de coupe. Saboteur est donc bel et bien un film de propagande qui marque l’entrée en guerre du pays. 

 

La Marine états-unienne réprimanda violemment les producteurs du film qui avaient mis en péril la sécurité du pays en suggérant que le paquebot avait été victime d’un acte de sabotage, rumeur qui avait alors parcouru tout le pays. Alfred Hitchcock avait simplement eu l’idée d’aller filmer sur place l’agonie du vaisseau en apprenant la nouvelle dans la presse.

 

Pourtant, comme le fit remarquer le critique du New York Times de l’époque, Bosley Crowther, le patriotisme du film est contrebalancé par une tendance naturelle à ridiculiser le FBI et à induire que le sort des Etats-Unis est mieux protégé par un civil solitaire plutôt que par les représentants de l’ordre.


Lors de la séquence où les héros se cachent dans la caravane du cirque,
Alfred Hitchcock utilise la perspective forcée pour donner l'impression d'un grand nombre de roulottes lors de la fouille par les policiers. Dans le plan où l'on voit toute la caravane, c'est en fait des hommes de petite taille que l'on voit fouiller des petites roulottes dans le fond. Quand ils arrivent au premier plan, au niveau de la dernière voiture, ce sont des policiers de taille « normale » qui rentrent dans une roulotte grandeur nature.

 

 

 

Sources :

http://www.dvdclassik.com

http://fr.wikipedia.org

http://www.cinemovies.fr

http://films.blog.lemonde.fr

commentaires

R
<br /> Encore un très bon film de Hitchcock merci Alain pour les anecdotes de tournage !!<br />
Répondre

 

Welcome

 

"Le bonheur est la chose la plus simple,

mais beaucoup s'échinent à la transformer

en travaux forcés !"

 
François Truffaut

 

 

 

Recherche

Quelques coups de cœur 

 

 

Pour lire l'article consacré au film,

un clic sur l'affiche.

Bonne visite !

En 2016.

 

Lrs InnocentesEl Clan

 

 

 

 

 

 

TempêteLes Délices de Tokyo (An)

 

....

 

 

 

Rosalie BlumNo land's song

 

 

 

 

 

 

La saison des femmes (Parched)Julieta

 

 

 

 

 

Chala, une enfance cubaine (Conducta)Red Amnesia

 

 

 

 

 

 

Toni ErdmannTruman

 

 

 

 

 

 

Le fils de Jean

Divines

.....

 

 

 

 

 

 

Frantz

 

 

 

 

 

 

Juste la fin du mondeAquarius

 

 

 

 

 

 

 

Une vie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2015.

 

..Mon Fils - Eran Riklis..Gente de Bien.La Maison au toit rouge.La Tête Haute.Une Femme Iranienne "Aynehaye Rooberoo". Facing Mirrors.Une seconde mère "Que Horas Ela Volta ?".Mustang.La Belle saison.Aferim !.La dernière leçon.Ni le ciel ni la terre.Les chansons que mes frères m'ont apprises.Fatima...Mia Madre

 

 

 Mes dernières critiques ... Cliquez ICI !

Depuis 2010. Films vus et commentés.

- En 2010 - Cliquez ICI

- En 2011 - Cliquez ICI

- En 2012 - Cliquez ICI

- En 2013 - Cliquez ICI

- En 2014 - Cliquez ICI

- En 2015 - Cliquez ICI

- En 2016 - Cliquez ICI

 

 

Voir et revoir..........................................Voir et revoir.........................................Voir et revoir....................

 

Pandora "Pandora and the Flying Dutchman".Umberto D.La chevauchée des Bannis.Loin du Paradis.Une journée particulière.Le procès de Viviane Amsalem "Gett".Tout ce que le ciel permet.

 

 

Luchon. Reine des Pyrénées. Cliqez ICI.