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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 22:00


Date de sortie 21 mai 2014

 

Deux-jours--une-nuit---Affiche.gif


Réalisé par  Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne


Avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, Pili Groyne,

Catherine Salée, Baptiste Sornin, Myriem Akheddiou,

     Christelle Cornil, Olivier Gourmet


Genre Drame


Production Française, Belge

 

Deux jours, une nuit est le 7ème film consécutif des frères Dardenne

sélectionné en compétition au Festival de Cannes.

 

Marion-Cotillard--Fabrizio-Rongione-Freres-Dardenne.gif

 

Marion Cotillard, Fabrizio Rongione et les Frères Dardenne.

Photo : AFP

 

"Monter les marches avec Luc et Jean-Pierre, qui ont fait vivre leur cinéma à Cannes, c’est magique, pas moins... Ils m’ont embarquée dans une telle aventure cinématographique et humaine que rien ne peut me rendre plus heureuse que de me retrouver à leurs côtés au Festival." a confié Marion Cotillard

 

Les cinéastes belges ont débuté cette série en 1996 avec leur long-métrage La Promesse.

 

Synopsis

 

Sandra (Marion Cotillard), aidée par son mari Manu (Fabrizio Rongione), n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.

 

Deux-jours--une-nuit---Marion-Cotillard.gif

 

Extraits d'entretien avec Jean-Pierre et Luc Dardenne.

 

Dans quelles circonstances est né Deux jours, une nuit ?

 

Luc Dardenne : Dans la crise économique et sociale dans laquelle l’Europe se trouve actuellement. Il y avait plusieurs années que nous réfléchissions à un film autour d’une personne sur le point d’être licenciée avec l’accord de la majorité de ses collègues de travail. Deux jours, une nuit est vraiment né quand nous avons imaginé ce couple : Sandra et Manu, unis dans l’adversité.
Jean-Pierre Dardenne : Ce qui nous importait était de montrer quelqu’un d’exclu car considéré comme faible, pas assez performant. Le film fait l’éloge de cette "non performante", qui retrouve force et courage grâce à la lutte menée avec son mari.

 

Les collègues de Sandra ont voté pour une réduction des effectifs et le licenciement de cette dernière en échange d’une prime. Vous avez eu écho de tels "faits divers" dans l’univers du travail ?

 

Jean-Pierre Dardenne : Oui plusieurs, même si ce n'était pas exactement les mêmes. On rencontre tous les jours dans le monde du travail, en Belgique comme ailleurs, l’obsession de la performance et la mise en concurrence violente entre les salariés.


Deux-jours--une-nuit---Fabrizio-Rongione.gif

 

 

 

 

Manu incite Sandra à rencontrer ses collègues, le temps d’un week-end, pour qu’ils reconsidèrent leur vote et qu’elle puisse être réembauchée. Son rôle est primordial.

 

 

 

Jean-Pierre Dardenne : Manu est un peu le syndicaliste, le "coach" de Sandra. Il parvient à la convaincre qu’une possibilité existe, qu’elle est capable de faire changer ses collègues d’avis.
Luc Dardenne : Sandra ne devait pas apparaître comme une victime qui stigmatise et dénonce les collègues qui ont voté contre elle. Ce n’est pas le combat d’une pauvre fille contre des salauds !

 

Vous ne jugez aucun de vos personnages.

 

Luc Dardenne : Les ouvriers de Deux jours, une nuit sont placés en situation de concurrence et de rivalité permanentes. Il n’y a pas d’un côté les bons et de l’autre les méchants. Cela ne nous intéresse en aucun cas de regarder ainsi le monde.

 

Jean-Pierre Dardenne : Un film n’est pas un tribunal. Les collègues de Sandra ont tous de bonnes raisons de lui dire oui ou non. Une chose est sûre : la prime n’est un luxe pour aucun d’entre eux. Ils ont tous besoin de cet argent pour payer leur loyer, leurs factures... Sandra le comprend d’autant mieux qu’elle se débat elle-même dans des difficultés financières.

 

Deux-jours--une-nuit---Marion-Cotillard-copie-1.gif

 

Avec son mari et ses enfants, Sandra vit dans une famille soudée, cela n’a pas toujours été le cas dans votre cinéma.

 

Luc Dardenne : Sandra puise son courage dans son couple. Manu aime profondément sa femme, lutte contre sa dépression et l’aide à cesser d’avoir peur. Au début du film, Manu croit en Sandra plus qu’elle ne croit en elle-même.
Jean-Pierre Dardenne : Même les enfants de Sandra et Manu s’impliquent et participent. Ils aident leurs parents à trouver les adresses des collègues.

 

Ces derniers n’envisagent jamais de se mettre en grève ou de lutter contre le deal que leur a proposé leur patron.


Jean-Pierre Dardenne : Nous avons volontairement choisi une petite entreprise où les salariés ne sont pas assez nombreux pour constituer un syndicat. Si le film avait raconté une lutte contre un ennemi désigné, il aurait été complètement différent... Reste que l’absence de réaction collective, de lutte contre le principe de ce vote révèle aussi le manque de solidarité d’aujourd’hui.

 

Combien de temps avez-vous travaillé sur le scénario pour parvenir à ce résultat ?


Jean-Pierre Dardenne  : Nous parlions de ce sujet depuis une dizaine d’années, nous avons donc eu le temps de nous préparer.

Luc Dardenne : L’écriture a été assez rapide. Nous avons commencé à bâtir le script en octobre 2012 et l’avons achevé en mars 2013. Nous voulions que l’action se déroule sur une période très courte, comme le titre l’indique.
Jean-Pierre Dardenne  : L’urgence dictée par ce délai devait imposer son rythme au film.

 

Vous mettez en scène Marion Cotillard dans Deux jours, une nuit.


Deux-jours--une-nuit---Marion-Cotillard-copie-2.gifLuc Dardenne : Nous avons rencontré Marion quand nous coproduisions De rouille et d'os de Jacques Audiard, en partie tourné en Belgique. Dès cette rencontre à la sortie d’un ascenseur avec son bébé dans les bras, nous avons été conquis. En rentrant sur Liège, dans la voiture, nous n’avons cessé de parler d’elle, de son visage, de son regard...

 

Jean-Pierre Dardenne : Engager une actrice si connue était pour nous un défi supplémentaire. Marion a su trouver un nouveau corps et un nouveau visage pour le film.
Luc Dardenne : Elle n’a jamais voulu montrer son travail d’actrice. Rien de ce qu’elle accomplit ne relève de la performance ou de la démonstration. Nous avons travaillé dans une confiance réciproque qui nous a permis de tout tenter.

 

Pour le personnage de Manu, vous retrouvez Fabrizio Rongione, présent dans plusieurs de vos films précédents.

 

Jean-Pierre Dardenne : Oui, dans Rosetta réalisé en 1999, L'Enfant en 2005 Le Silence de Lorna en 2008 et Le Gamin au vélo réalisé en 2011. Nous avons tout de suite pensé à lui pour le rôle de Manu. C’était formidable de le retrouver.
Luc Dardenne : Dans ce film-ci, son rôle est plus qu’important car le film raconte aussi l’histoire de Manu. Fabrizio a réussi à donner à cet homme la force de vie, l’enthousiasme qu’il fallait pour soutenir Sandra.

 

Deux-jours--une-nuit---Fabrizio-Rongione-et-Marion-Cotillar.gif

 

Fabrizio Rongione et Marion Cotillard

 

On aperçoit également votre comédien fétiche : Olivier Gourmet.

 

Luc Dardenne : On entend beaucoup parler de son personnage durant tout le film sans jamais le voir et, en effet, à un moment, tel le sanglier des Ardennes, il apparaît !


Comment avez-vous travaillé avec tous vos acteurs ?

 

Jean-Pierre Dardenne : Pendant un mois, nous avons fait des répétitions filmées avec eux. Et auparavant, durant deux mois, Luc et moi avons préparé le tournage dans les lieux où il se déroule, en filmant avec notre caméra vidéo.
Luc Dardenne : Cette phase des répétitions est nécessaire avant de tourner pour trouver des rythmes et aussi créer le climat de confiance totale avec les acteurs pour oser les choses les plus simples.
Jean-Pierre Dardenne : Nous avons tourné dans la continuité. Ce qui est important pour nous comme pour les comédiens. Le parcours de Sandra est autant physique que mental et il était essentiel pour Marion, Fabrizio et aussi les autres acteurs de l’emprunter dans la chronologie.

 

Deux-jours--une-nuit---Mario-Cotillard.gifMarion Cotillard confie :  "Pour moi, tourner avec eux revenait à accéder à l’inaccessible. Les diverses expériences que j’ai eues en tant qu’actrice m’ont ouvert des perspectives que je n’aurais pu imaginer. Mais les Dardenne restaient dans le domaine de l’inimaginable... Ce n’est pas dans leurs habitudes d’engager des acteurs qui ont déjà pas mal voyagé dans différentes sphères cinématographiques. Cécile de France a travaillé avec eux dans Le Gamin au vélo, mais peut-être le fait qu’elle soit belge rendait sa collaboration plus logique que la mienne. Cela a donc été une surprise qu’ils me contactent. Et un bonheur absolu." Avant de rajouter : "Dans chaque film, ils observent la réalité de la société, et, simultanément, inventent une nouvelle aventure de cinéma. Ils font des films d’auteur - plus auteurs que Luc et Jean-Pierre, c’est impossible ! - mais ils parviennent à échapper à toutes les catégories. Leur cinéma est absolument universel."

 

Comment vous ont-ils présenté « Deux jours, une nuit » ?


"Ils m’ont dit quelques mots sur les enjeux du film, mais j’ai vraiment découvert l’histoire de Sandra quand j’ai lu le scénario. J’ai vu quelle magnifique héroïne de la vie réelle elle était. Et quel formidable défi ce serait pour moi d’incarner cette femme qui rencontre chacun de ses collègues et tente de les faire revenir sur leur vote. Ce jeu sur les répétitions signifiait qu’il me faudrait travailler sur les nuances et les fluctuations."


Comment définiriez-vous Sandra ?


"C’est une femme ordinaire, une ouvrière, qui connaît le prix des choses car elle n’a pas le choix. Elle comprend ceux qui ont préféré empocher la prime de mille euros plutôt que de voter pour son maintien dans l’entreprise. Nul ne sait ce qu’elle aurait fait à leur place et le film ne juge aucun personnage. C’est toute sa force."


Elle est aussi atteinte de dépression...


Deux-jours--une-nuit---Marion-Cotillard-copie-3.gif"Elle va jusqu’à dire dans une scène : "Je ne suis rien". Ce sentiment d’inutilité l’habite en profondeur comme il habite beaucoup de gens qui ne savent comment composer avec leur travail, ou son absence. J’avais été très marquée, quelques mois avant le tournage, par des articles et reportages sur le suicide au travail, ceux qui préfèrent en finir plutôt que d’éprouver ce sentiment d’inutilité. Le film, pour moi, faisait écho à ces événements qui m’avaient interpellée."

 

Le film évite à chaque instant le misérabilisme et la démonstration.


"Les frères sont les maîtres de l’épure, il ne s’agit pas d’avoir des intentions de jeu, il s’agit d’être. C’est ce vers quoi je tends: même quand mes rôles se prêtent à la performance, j’essaye toujours de faire en sorte que l’on ne voie pas le jeu, mais que l’on soit avec le personnage et ses émotions. Quand on aime travailler ainsi, on ne peut rêver mieux que de bosser avec les Dardenne."

 

Vous formez un couple très crédible avec Fabrizio Rongione.


"Les répétitions nous ont beaucoup servi. Sur un tel film, il est nécessaire de ne pas se rencontrer le premier jour de tournage. Les répétitions nous ont permis de nous apprivoiser mutuellement. Fabrizio est un habitué du cinéma des Dardenne, il a joué dans la plupart de leurs films précédents. Il s’insère naturellement dans leur univers car il partage la même authenticité. Travailler avec lui sous le regard des frères était une grande chance pour moi."

 

Le tournage de Deux jours, une nuit a débuté à l'été 2013 à Seraing, une ville francophone de Belgique située dans la province de Liège. D'origine belge, les frères Dardenne ont également constitué un casting aux couleurs de la Belgique : outre Olivier Gourmet, déjà cité, notons Christelle Cornil ou encore Catherine Salée.


 

Mon opinon

 

Une nouvelle fois les frères Dardenne n'hésitent pas, d'emblée, à plonger le spectateur dans une triste réalité quotidienne. Cette crise dont ne sait plus vraiment si nous nous en sortons, ou si au contraire nous allons finir par être définitivement engloutis.

 

Les réalisateurs évoquent dans le dossier de presse que l'histoire est tirée d'un fait réel, cela parait, assez invraisemblable. Scandaleux si telle est la vérité.

 

Des scènes répétitives, sous le soleil, allant d'appartements à des maisons particulières, une laverie et un terrain de foot n'en sont pas moins différentes par l'émotion qui s'en dégage.

 

Moralement aidée par son mari, à la fois efficace et amoureux, rôle interprété par un habitué des réalisateurs, l'excellent Fabrizio Rongione, l'héroïne se retrouve néanmoins seule pour solliciter de ses collègues l'abandon d'une prime qui lui permettrait de ne pas perdre son travail.

 

Affublée d'un jean quelconque, d'improbables tee-shirts, et coiffée à la va vite, Marion Cotillard excelle sous la direction des frères Dardenne. Dépressive, mère attentive, femme pugnace aussi, l'actrice est présente dans chaque scène. Le spectateur suit son parcours avec intérêt et une réelle émotion.

 

Rien de très joyeux et pourtant une lueur d'optimisme éclaire la fin du film.

 

 

Sources :

http://medias.unifrance.org

http://www.allocine.fr

http://www.imdb.com

commentaires

D
<br /> Bonjour Alain, la fin optimiste est la grande originalité de l'histoire par rapport à ce que font d'habitudes les frères Dardenne. Marion Cotillard est pas mal mais pouvait mieux faire. Bonne<br /> après-midi.<br />
Répondre
M
<br /> Salut Alain, j'ai beaucoup aimé ce film. Du début à la fin je suis resté scotché et ok avec toi quand tu soulignes la pointe d'optimisme. Ciao bello.<br />
Répondre
J
<br /> Bonjour Alain, j'ai adoré ce film et pourtant je ne suis fan ni des Dardenne ni de Marion Cotillard. Mais là, chapeau ! Bonne journée, ici il pleut sans cesse. J'espère que tu vas bien. Bises<br />
Répondre
A
<br /> Le film est d'une grande sobriété et très intelligemment mené selon moi. Tout repose sur les épaules de Marion Cotillard qui est très émouvante et tellement juste. La sensibilité de son jeu m'a<br /> fascinée pendant toute la durée du film. Malgré son accoutrement, elle n'a jamais été plus belle. <br />
Répondre
R
<br /> Pas envie d'aller voir ce film ! Merci Alain pour cet article !!<br />
Répondre
R
<br /> pas très envie de voir ce film !! merci Alain pour cet article !!!<br />
Répondre

 

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