Réalisé par Sergio Leone
Avec Rory Calhoun, Lea Massari, Georges Marchal,
Conrado San Martín, Ángel Aranda, Mabel Karr, Mimmo
Palmara, Roberto Camardiel, George Rigaud, Alf Randal
Genre Péplum
Production Espagnole, Française, Italienne
Titre original Il colosso di Rodi
Date de sortie cinéma : 11 août 1961
Rory Calhoun
Synopsis
Darios (Rory Calhoun), héros militaire grec, rend visite à son oncle à Rhodes en 280 av. J.-C. Rhodes vient d'achever la construction d'une énorme statue d'Apollon, le colosse, pour protéger son port et envisage une alliance avec la Phénicie contre la Grèce. Darios s'éprend de la jolie Diala (Lea Massari), fille de l'architecte de la statue, mais il est aussi impliqué avec un groupe de rebelles menés par Peliocles (Georges Marchal).
Georges Marchal et Rory Calhoun
Ces rebelles cherchent à renverser le tyran Xerxès (Roberto Camardiel), de même d'ailleurs que son second, Therion (Conrado San Martín). Les rebelles sont capturés et forcés d'amuser la foule dans l'arène, mais un tremblement de terre renverse le colosse et ... le pouvoir.
Conrado San Martín et Lea Massari
Le Colosse de Rhodes, premier film officiellement signé par Sergio Leone, délaissait les surhommes décérébrés aux biceps huilés du péplum à l'italienne tels que Maciste, Hercule et tant d'autres, en proposant la transposition habile d'un récit d'espionnage dans la Grèce Antique.
Rory Calhoun
Sergio Leone détestait le peplum, dont il possédait une solide expérience logistique pour avoir travaillé comme réalisateur de seconde équipe sur Ben-hur de William Wyler et remplacé le vétéran Mario Bonnard, tombé malade, à la mise en scène des Derniers Jours de Pompéi.
Les Derniers jours de Pompeï rencontre un grand succès et le producteur est pleinement conscient de ce qu’il doit à Sergio Leone. Il lui propose alors de mettre en scène une énorme production, évoque Le Colosse de Rhodes sans avoir la moindre idée de ce dont il parle, et déchante vite quand Sergio Leone lui fait comprendre que le colosse en question n’est pas un fameux culturiste mais une statue. Le cinéaste se montre rassurant et se voit attribuée carte blanche pour réaliser le film de la manière dont il le souhaite.
A première vue, Le Colosse de Rhodes ne dépareille pas vraiment du lot habituel de péplums. Complots, jeux du cirques, romance, grande catastrophe, tous les éléments traditionnels du genre se retrouve ici. Sergio Leone est assez malin pour pervertir tout cela.
À la tête d'un énorme budget, Sergio Leone, s'amuse et subvertit les conventions du genre et parvient déjà à apporter sa touche personnelle, l'ironie, la cruauté, les allusions à l'histoire contemporaine, dans un divertissement qui propose le lot réglementaire de figurants, ballets, bagarres et tremblement de terre final.
Dario, le héros du film est incarné par l’acteur américain Rory Calhoun, que Sergio Leone décrit comme un Cary Grant du pauvre, ce qui n’est pas innocent car le film est construit aussi avec comme référence principale celle de La Mort aux Trousses.
Dans le film d’Alfred Hitchcock, le héros joué par Cary Grant se retrouve malgré lui impliqué dans un complot et en plein milieu d’une lutte entre police et espions. Dans Le Colosse de Rhodes, Dario n’est présent sur l’île de Rhodes qu’à titre de séjour mais est bientôt au milieu d’une guerre entre résistants grecs et envahisseurs Phéniciens.
Le parcours des deux personnages est assez sembable mais c’est surtout la conclusion qui relie les deux films, la bataille sur le colosse rappelant immanquablement la séquence du Mont Rushmore dans La Mort aux Trousses . Du reste, Sergio Leone a commandé la maquette de la statue en faisant explicitement référence aux figures des présidents américains du Mont Rushmore. Il ne s’est de toute façon jamais caché de la fililation directe et volontaire entre son film et celui d’Alfred Hitchcock.
Sergio Leone fait quelques apparitions lors de mouvements de foule. Le film fût tourné dans le port de Laredo, en Cantabrie, Espagne.
Rory Calhoun et Lea Massari
Le Colosse de Rhodes a été expurgé de plusieurs passages violents lors de sa distribution française. Sergio Leone s’amuse à détourner les codes du péplum, exagérant en toute conscience les nombreux anachronismes, construisant sa mise en scène avec une recherche constante des jeux d’apparences et des faux-semblants. Tout est envisagé selon une logique outrancière : la violence avec cette succession de gorges transpercées par les flèches, la direction d’acteur avec notamment le cabotinage du personnage du Roi de Rhodes, les costumes particulièrement sayants et kitchs, ou encore le côté toc des décors que Sergio Leone assume totalement.
Le cinéaste s’amuse aussi à faire du Colosse l’anti Statue de la Liberté. La Grande Dame de Bartholdi brandit la torche et acceuille les migrants de sa bienveillance. Le colosse de Rhodes déverse lui sa flamme et se veut une figure protectrice, un rempart contre l’envahisseur.
Sources :
http://www.lesinrocks.com
http://fr.wikipedia.org
http://www.allocine.fr
http://laternamagika.wordpress.com