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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 13:30

 

Elia Kazan 

 


1951 - Un tramway nommé désir (Streetcar Named Desire)
1952 - Viva Zapata !

1954 -  Sur les quais (On the Waterfront)
1955 - À l'est d'Eden (East of Eden)
1956 - Baby Doll

 

David Lean 

 

 

1957 -  Le Pont de la rivière Kwai  (The Bridge on the River Kwai)

1962 -  Lawrence d'Arabie (Lawrence of Arabia)
1965 -  Le Docteur Jivago  (Doctor Zhivago)

 

Sergio Léone

 

 

1961 -  Le Colosse de Rhodes (Il colosso di Rodi)

1968 -  Il était une fois dans l'Ouest (Once Upon a Time in the West)

1971 -  Il était une fois la révolution (Giu la Testa)

1984 -  Il était une fois en Amérique (Once Upon a Time in America)

 

 

Mervyn LeRoy

 

 

1940 -  La Valse dans l'ombre (Waterloo Bridge)

1949 -  Ville haute, ville basse (East Side, West Side)
1951 - Quo Vadis

 

 

Sidney Lumet 

 

 

1957 -  12 hommes en colère (Twelve Angry Men)

1959 -  L'Homme à la peau de serpent (The Fugitive Kind)

1965 -  La Colline des hommes perdus (The Hill)
1972 - The Offence

1973 - Serpico
1975 -  Un après-midi de chien (Dog Day Afternoon)
1976 -  Network, main basse sur la télévision (Network)

1982 - Le Verdict (The Verdict)

2006 - Jugez-moi coupable (Find Me Guilty)

 

 

Terrence Malick  

 

 

1973 - La Balade sauvage (Badlands)

1978 - Les Moissons du ciel (Days of Heaven)

1998 - La Ligne rouge (The Thin Red Line)
2011 - The Tree of Life
2013 - À la merveille (To The Wonder)

 

 

Joseph L. Mankiewicz   

 

 

1950 -  Eve (All about Eve)
1953 -  Jules César (Julius Caesar)
1954 -  La Comtesse aux pieds nus (The Barefoot Contessa)
1959 -  Soudain l'été dernier (Suddenly Last Summer)

 

 

Vincente Minnelli

 


1948 - The Pirate

1951 -  Un Américain à Paris (An American in Paris)
1953 - Tous en scène (The Band Wagon)
1954 - Brigadoon

1958 - Gigi
1958 - Comme un torrent (Some Came Running)

 

 

Max Ophüls

 

 

1950 - La Ronde
1952 - Le Plaisir
1953 - Madame de...
1955 - Lola Montès

 


Alan J. Pakula

 

 

1974 - À cause d'un assassinat (The Parallax View)  

1976 - Les Hommes du président (All the President's Men)

 

 

Sean Penn

 


1991 - The Indian Runner
1995 - The Crossing Guard
2001 - The Pledge
2007 - Into the Wild

 

 

Sydney Pollack

 

 

1966 -  Propriété interdite (This Property is Condemned)

1968 -  The swimmer

1973 -  Nos plus belles années (The way we were)

1975 -  Les Trois Jours du Condor (Three Days of the Condor)

 

 

Otto Preminger 

 


1944 -  Laura 

1945 -  Crime Passionnel (Fallen Angel)

1947 -  Ambre (Forever Amber)

1949 - Whirlpool - Le Mysterieux Docteur Korvo (Whirlpool) 
1950 - Mark Dixon, détective (Where the Sidewalk Ends)
1952 - Un si doux visage

1954 -  Rivière sans retour (River of no Return)

 

 

Nicholas Ray

 

 

1950 - Le Violent (In a Lonely Place)

1955 - La fureur de vivre (Rebel without a Cause)

1957 - Le Brigand bien aimé (The True Story of Jesse James)

 

 

Ken Russell 

 

 

1969 - Love (Women in Love)

 


Ettore Scola

 

 

1972 - La Plus belle soirée de ma vie (La Più bella serata della mia vita)

1974 - Nous nous sommes tant aimés ! (C'eravamo tanto amati)

1976 - Affreux, sales et méchants (Brutti, Sporchi e Cattivi)

1977 - Une Journée particulière (Una Giornata Particolare)

1980 - La Terrasse (La Terrazza)

1981 - Passion d'amour (Passione d'amore)

1982 - La nuit de Varennes

 

Martin Scorsese

 

 

1973 - Mean streets
1976 - Taxi Driver
1980 - Raging Bull

1990 - Les Affranchis (Goodfellas)

2011 - Hugo Cabret

 

Douglas Sirk 

 

 

1954 - Taza, fils de Cochise (Taza, Son of Cochise)
1954 - Le Secret magnifique (Magnificent Obsession)

1955 - Tout ce que le ciel permet (All that Heaven Allows)

1956 - Écrit sur du vent (Written on the Wind)

1957 - Les Amants de Salzbourg (Interlude)

1957 - La Ronde de l'aube (The Tarnished Angels) 

1958 - Le Temps d'aimer et le temps de mourir (A Time to Love and a Time to Die)

1959 - Mirage de la vie (Imitation of life)

 

 

Thomas Vinterberg

 

 

1998 -  Festen 

2010 - Submarino

2012 - La Chasse (Jagten)

2015 - Loin de la foule déchaînée (Far from the Madden Crowd)

 

  

Luchino Visconti 

 


1954 - Senso

1960 - Rocco et ses frères (Rocco e i suoi fratelli)

1963 - Le Guépard  (Il Gattopardo)

1967 - L'Étranger (Lo Straniero)

1969 - Les Damnés (La Caduta degli dei)

1971 - Mort à Venise (Morte a Venezia)

1972 - Ludwig - Le crépuscule des Dieux (Ludwig)

1974 - Violence et Passion (Gruppo di famiglia in un interno)

 


Orson Welles

 

 

1940 - Citizen Kane

1942 - La Splendeur des Amberson  (The Magnificent Ambersons)

1946 - Le Criminel (The Stranger)

1947 - La Dame de Shanghai (The Lady from Shanghai)

1955 - Dossier Secret (Mr Arkadin) (Mr Arkadin) 

1958 - La Soif du mal (Touch of Evil)
1962 - Le Procès (The Trial)

 

 

Billy Wilder 

 

 

1944 - Assurance sur la mort (Double Indemnity)
1950 - Boulevard du crépuscule (Sunset Blvd.)
1951 - Le Gouffre aux Chimères (Ace in the Hole)

1955 - Sept ans de réflexion (The Seven Year Itch)

1959 - Certains l'aiment chaud (Some Like It Hot)

 

William Wyler 

 

1959 - Ben Hur

1966 - Comment voler un million de dollars (How to Steal a Million)

1968 - Funny Girl

 

1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 12:31

 

Des escales entre Océan Atlantique et Méditérranée.

 

Un clic sur le blason ou la photo pour lire l'article.

 

 

Bayonne Blason-de-Bayonne

 

 

 

Biarritz---BlasonBiarritz

 

Saint Jean de Luz Blason-Saint-Jean-de-Luz

 

 

 

coeur (1)coeur (1) Cambo Les Bains - La Villa Arnaga coeur (1)coeur (1)

 

 

 

Espelette - BlasonEspelette

 

 

 

Écusson-de-PauPau 

 

 

Le Chemin d'Henri IV

 

 

 

Bagnères-de BigorreBlason Bagnères-de Bigorre

 

 


   Tarbes et son seul intérêt. Le Jardin Massey.Blason-Tarbes.gif

 

 

 

 

 

  Abbaye-de-l'Escaladieu-copie-7 Abbaye de l'Escaladieu

 

 

 

Incontournables.  Les magnifiques jardins de la Poterie Hillen.

 

Les-jardins-de-la-Poterie-Hillen---Affiche.gif

 

 

Et bien entendu La Magie du Comminges  en cliquant ICI.

 

 

Bossòst---Espagne Un très bel endroit en Espagne. Bossòst 

 

 

 

 

 

Haute-Garonne mais plus dans le Comminges !

 

 

  Toulouse Blason-de-Toulouse

 

 

 

 

Pyrenees-Ariegeoises-.gif En Ariège ... Pyrenees-Ariegeoises.gif

 

 

 

La magnifique ville de Saint LizierBlason-Saint-Lizier.gif

 

 

 

  Foix---Blason Foix

 

 

Mirepoix Mirepoix

 

 

 

 

 

Logo Marciac Un joli souvenir. le Festival de Marciac 2012

 

 

 

1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 09:30

 

Pedro Almodóvar

 

Lauréat du prix Lumière 2014

 

Créé en 2009, par Bertrand Tavernier et Thierry Frémaux, le festival est organisé par l'Institut Lumière en collaboration avec les salles de cinéma et de spectacle de Lyon et du Grand Lyon. Ce festival gorgé d'histoire se tient, chaque année, dans le quartier Monplaisir, précisément là où les frères Lumière ont inventé leur cinématographe en 1985.

 

Là-même, où a été tourné, le premier film de l'histoire du cinéma, Sortie de l'usine Lumière.
 

Lumiere-2014.gif

 

 

Le Prix Lumière est attribué cette année à Pedro Almodóvar pour son oeuvre, pour l’immense cinéphilie qui nourrit son travail, pour la générosité, l’exubérance, la tolérance et la vitalité transgressive qu’il offre au cinéma, et enfin pour la place fondamentale qu’il occupe dans la culture et l’histoire de l’Espagne et de l’Europe.

 

Détenteur de plusieurs, Golden Globes, de plusieurs Oscars aussi, celui  du meilleur film étranger pour Tout sur ma mère en 2000,  du meilleur scénario original pour Parle avec elle en 2003,  et de multiples récompenses en passant par les César, les Bafta ou Goya, entre autres.

 

 

 

Pedro Almodóvar a, depuis les années quatre-vingt, réalisé 19 longs métrages, produit avec son frère Agustín à travers sa propre société de production El Deseo. La marque d’une indépendance sans concession, héritée de ses débuts dans les milieux underground madrilènes.

 

Du réveil de la culture espagnole durant les années de la Movida à la reconnaissance internationale, il est devenu l’un des artistes hispaniques les plus importants et les plus célébrés dans le monde.

 

"Nous sommes contents de faire venir un grand du cinéma. Pedro Almodóvar est si populaire, c'est quelqu'un qui parle aux gens, qui apporte de la gaité. Ses films sont assez fous, il va amener un peu de folie à ce festival", explique Maelle Arnaud la responsable de la programmation.

 

Pedro Almodóvar  aura carte blanche pour cette édition. Lui qui a abordé très tôt dans ses films des sujets de société comme l'homosexualité est "impatient de venir" selon les mots de Thierry Frémeaux.

 

Penelope Cruz la muse du réalisateur fera le déplacement pour rendre hommage à ce grand monsieur du cinéma.


Pedro Almodóvar recevra sa distinction lors du prochain festival Lumière, qui se déroulera à Lyon et dans le Grand Lyon  

 

du lundi 13 au dimanche 19 octobre 2014.

 

Pedro Almodóvar, le clip !

 

 

"J’espère un jour ne plus être à la mode pour devenir un classique."

 
Pedro Almodóvar

 

 

Petite rétrospective.

Un clic sur l'affiche pour lire l'article consacré au film.

 

Matador - Affiche.La loi du désir - Affiche.Femmes au bord de la crise de nerfs - Affiche

 

Talons aiguilles - Affiche.Tout sur ma mère - Affiche.Parle avec elle - Affiche

 

La mauvaise éducation - Affiche.Volver - Affiche.Étreintes Brisées - Affiche.

 

19757039.jpg.Los amantes pasajeros - Affiche 1.Julieta

 

 




 

29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 16:00

 


Date de sortie en salles le 2 juillet 2014

 

Jimmy-s-Hall---Affiche.gif


Réalisé par Ken Loach


Avec Barry Ward, Simone Kirby, Jim Norton, Andrew Scott

Francis Magee, Karl Geary, Aisling Franciosi, Aileen Henry

 
Genre Drame


Production Britannique, Française

 

Ken Loach, et son scénariste et complice Paul Laverty, nous font plonger dans cette Irlande des années 30, libérée du joug britannique pour mieux tomber sous la coupe de propriétaires terriens alliés à la toute puissante église catholique.

 

Extraits d'une note d'interventon du scénariste Paul Laverty.

 

Parfois, une idée de film vous tombe dessus, comme un cadeau du ciel. Le projet de Jimmy's Hall m’est parvenu comme ça, comme un écho lointain du Nicaragua, grâce à un vieil ami, Donal O'Kelly, comédien et dramaturge que j’ai eu la chance de connaître là-bas dans les années 1980, alors que les États-Unis réprimaient les révolutionnaires sandinistes dans le sang. Il y a un peu plus de trois ans, Donal et Sorcha Fox envisageaient de monter un spectacle associatif dans le comté de Leitrim afin de mettre en exergue le calvaire des demandeurs d’asile en Irlande, dont la plupart sont restés en détention pendant des années tout en étant menacés d’expulsion. Donal a imaginé un spectacle avec eux, à mi-chemin entre une pièce et un ballet, liant leur calvaire à l’histoire de Jimmy Gralton, Jimmy-Gralton-deported.gifle seul Irlandais à avoir été expulsé de son propre pays sans procès, parce qu’il était considéré comme "immigré clandestin" en août 1933. L’envie de se consacrer corps et âme à un projet est toujours instinctive. Alors que je me documentais sur la vie de Jimmy, j’ai été frappé par la volonté collective d’ouvrir ce centre, construit par des bénévoles, où les jeunes pouvaient se retrouver pour refaire le monde, se cultiver, donner des cours et, bien entendu, chanter et danser, sans être inquiétés par quiconque, pas même par l’Église et le gouvernement qui, à l’époque, étaient complices. Jimmy et ses camarades étaient résolus à construire un espace de liberté dans un pays de plus en plus autoritaire, dominé par l’idéologie de l’Église catholique, pour qui l’éducation était l’apanage de notre Sainte Mère l'Église.

 

C’était à la fois la concision de cette histoire et ses ramifications sous-jacentes qui rendaient ce projet aussi prometteur. Le centre lui-même était un personnage à part entière. J’en ai parlé à Ken Loach et j’ai senti qu’il avait la même réaction instinctive que moi. Rebecca O’Brien s’est également montrée intéressée par la perspective d’un nouveau projet irlandais, situé dix ans après Le vent se lève. 

 

Jimmy-s-Hall---Barry-Ward.gif

 

 Barry Ward

 

Synopsis

 

1932

 

Après un exil forcé de 10 ans aux États-Unis, Jimmy Gralton (Barry Ward) rentre au pays pour aider sa mère à s'occuper de la ferme familiale.


L'Irlande qu'il retrouve, une dizaine d'années après la guerre civile, s'est dotée d'un nouveau gouvernement.

 

Tous les espoirs sont permis…

 

Jimmy-s-Hall---Barry-Ward-1.gifJimmy est sollicité par les jeunes du Comté de Leitrim, déprimés tant par la crise que par les adultes bornés qui les entourent. Malgré sa réticence à provoquer ses vieux ennemis comme l'Eglise et particulièrement l’évêque catholique du coin, un vieux réac anticommuniste lié aux propriétaires terriens,

 

Jimmy décide de rouvrir le "Hall", un foyer ouvert à tous où l'on se retrouve pour danser, étudier, ou discuter.

 

À nouveau, le succès est immédiat.

 

Mais l'influence grandissante de Jimmy et ses idées progressistes ne sont toujours pas du goût de tout le monde au village. L'évêque local et les propriétaires terriens, entre autres. Le premier y voit un lieu de débauche puisque on y joue du jazz, les seconds, un centre pré-révolutionnaire, destiné à saper leur autorité.

 

Les tensions refont surface.

 

à la grande fureur de l'évêque local et des propriétaires terriens. Le premier y voit un lieu de débauche (pensez-donc, on y joue du jazz!), les seconds, un centre pré-révolutionnaire, destiné à saper leur autorité.

 

 

 

Jimmy-s-Hall---Jim-Norton.gif

 

Paul Laverty continue :

 

Donal O'Kelly et Sorcha Fox étaient ravis que nous soyons intéressés par le projet, et ils m’ont poussé à entamer des recherches sur la vie de Jimmy et sur le centre. Je me suis d’abord rendu à Effernagh, dans le comté de Leitrim et plus précisément à un carrefour peu fréquenté, en pleine campagne, situé en face d’un pub du nom de Black Swan.

 

Jimmy-s-Hall.gif

On y trouve un panneau en bois indiquant "Emplacement du Pearse-Connolly Hall. À la mémoire de Jimmy Gralton, socialiste originaire de Leitrim, expulsé pour ses convictions politiques le 13 août 1933". Bien que le centre ait été réduit en cendres par "des anonymes" le 31 décembre 1932, on peut encore se représenter la silhouette du bâtiment dans l’herbe drue.

 

C’était une triste et humide journée de janvier, mais peu à peu, je me suis mis à imaginer le bruit de pieds martelant le sol au rythme de la musique.

 

Je n’ai pas pu réprimer un sourire en pensant à l’arme secrète de Jimmy dans sa guerre contre la morosité : son élégant gramophone ramené des États-Unis, et sa collection de disques. J’allais bientôt entendre parler de gens qui n’hésitaient pas à faire 45 kilomètres en vélo pour découvrir le tout dernier album en provenance d’Amérique, alors que les prêtres de la paroisse pestaient contre cette musique diabolique et la "Los-Angelesisation" de la culture irlandaise. J’ai lu des articles de presse sur ces centaines de gens qui, pendant la Guerre d’Indépendance en 1921, fréquentaient le Tribunal républicain installé dans le centre (alors que les Tribunaux britanniques étaient, au même moment, boycottés) censé régler les conflits d’ordre foncier. Pour faire appliquer les décisions du Tribunal, Jimmy et ses camarades fondèrent le Comité d’Action Directe qui s’attaquait non seulement aux droits de propriété des gros agriculteurs, mais qui gênait aussi l’aile droite de l’IRA. Il est même arrivé que le centre soit encerclé par des soldats, pendant que Jimmy prenait la fuite par une fenêtre dérobée. Rien d’étonnant à ce qu’il ait dû, pour ne pas risquer de se faire tuer, émigrer aux États-Unis en mai 1922, époque troublée qui débouche bientôt sur une guerre civile mettant le pays à feu et à sang.

 

Extrait d'entretien avec Ken Loach :

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de raconter l’histoire de Jimmy Gralton ?


C’est une histoire d’une grande richesse, qui remet en cause l’idée que la Gauche est moribonde, déprimante, et hostile à l’humour, au plaisir et à la fête. Cette histoire montre également à quel point la hiérarchie de l’Église est prête à faire bloc avec le pouvoir économique. C’est ce qui s’est passé avec Jimmy Gralton, et c’est encore le cas aujourd’hui. L’Église et l’État sont devenus des agents de la répression. Dans le cas présent – et bien que ce soit à peine mentionné dans le film, faute de temps –, ceux qui pouvaient sembler progressistes ont régressé, à l’instar d'Éamon De Valera, dont on pensait qu’il encouragerait la liberté de penser et la tolérance. D’ailleurs, sa première décision a été de rechercher l’approbation de l’Église et de la rallier à sa cause. Les principes étaient à géométrie variable au nom de la realpolitik.

 

Après Le vent se lève, Jimmy's Hall est-il le deuxième volet d’un diptyque consacré à l’Irlande ?

 

L’histoire se déroule dix ans plus tard exactement, et à un moment donné dans Le vent se lève, un propriétaire terrien anglo-irlandais déclare : "Ce pays va devenir un trou perdu, infesté de prêtres", et il se trouve que c’est ce qui s’est passé. Depuis, le combat n’a jamais cessé. Désormais, l’Église a perdu beaucoup de crédit en raison des scandales, mais à l’époque où se déroule le film, le pouvoir de l’Église et des prêtres était incontestable et déterminait qui, au sein de la communauté, réussirait sa vie.

 

Jimmy-s-Hall-.gif

 

Dans quelle mesure le film est-il fidèle à l’histoire ?


En réalité, ce film "s’inspire" de la vie et de l’époque de Jimmy Gralton. On ne connaît pas grand-chose sur sa vie et sa personnalité. C’est triste d’ailleurs, car c’était de toute évidence un type brillant, mais c’est ce qui nous a donné la liberté de lui imaginer une vie privée et d’imaginer les choix qu’il a dû faire. On voulait présenter au spectateur un personnage riche et complexe, et non pas un militant caricatural. C’est un équilibre très difficile à trouver qui tient toujours aux détails : est-il possible qu’il ait entretenu une relation avec quelqu’un ? Et dans ce cas, de quel genre de relation s’agit-il ? On peut tenter de se figurer ses secrets intimes et de les faire partager au public. Nous ne voulions pas caricaturer les prêtres : c’était bien plus intéressant d’imaginer un homme d’église qui, tout en étant d’une agressivité féroce, ne se résumait pas qu’à cela – car il respecte l’intégrité de son ennemi. Jimmy possédait de vraies qualités que le prêtre ne pouvait pas ne pas remarquer. Nous avons donc essayé de peaufiner les personnages, tout en étant fidèles aux faits historiques.

 

Qui était Jimmy Gralton ?


Dans la réalité, c’était un militant qui avait la foi. J’en ai rencontrés beaucoup au fil des années – des syndicalistes et des militants qui y croyaient, des gens attirés par la politique : dès qu’on est mordu, ça ne vous lâche plus. Quand Jimmy est rentré en Irlande, après en avoir été chassé dix ans plus tôt, la décision de rouvrir le centre n’a pas été prise à la légère. Dès que le centre a rouvert, Jimmy a été la cible des autorités. Et une fois dans leur collimateur, il lui fallait soit abandonner la politique pour pouvoir rester en Irlande soit s’engager dans la même bataille homérique qu’autrefois.

 

On aurait pu croire que le changement de gouvernement ouvre le champ des possibles, mais un homme comme Jimmy, qui connaît bien la politique, savait qu’un dirigeant tel que de Valera trahirait les intérêts de la classe ouvrière.Jimmy’s Hall - Simone Kirby et Barry Ward Jimmy connaissait la lutte des classes et le conflit était inéluctable. Du coup, c’était très difficile pour lui de se replonger dans la politique, alors qu’il était rentré au pays pour être auprès de sa mère et l’aider à s’occuper de la ferme. Il était épuisé par ses vingt ans d’itinérance et pourtant, au bout du compte, avait-il le choix ? Quand on a une vraie conscience politique, on n’a pas le choix.

Simone Kirby et Barry Ward

 

 

Y a-t-il des parallèles entre l’Irlande de Jimmy et l’Irlande d’aujourd’hui ?

 
Je crois bien que la lutte n’a pas changé. La crise financière de 1929 a provoqué dix ans de dépression et de chômage de masse. C’est encore le cas aujourd’hui : la Gauche a beaucoup de mal à trouver des arguments politiques convaincants, et d’ailleurs, elle n’en trouve presque jamais. Le débat politique se concentre entre plusieurs partis de Droite et les plus pauvres subissent les coups les plus rudes, beaucoup de jeunes gens n’ont pas d’avenir, et en Irlande, énormément de gens émigrent en quête de sécurité de l’emploi. Par conséquent, à cet égard, la situation actuelle est très proche de celle de l’époque de Jimmy : une crise financière qui provoque une dépression économique.

 

Jimmy's Hall - Barry Ward-copie-1.Jimmy-s-Hall---Barry-Ward-copie-2.gif

Jimmy-s-Hall---Simone-Kirby-et-Barry-Ward.gif.Jimmy-s-Hall---Barry-Ward-copie-3.gif

 

Comment avez-vous choisi Barry Ward pour le rôle de Jim ?


Dans le scénario, Jimmy est un personnage très politisé : c’est un homme convivial, qui a de l’empathie pour les autres, qui a connu la lutte des classes, exercé des tas de métiers manuels différents, et voyagé dans le monde entier. C’est à la fois quelqu’un de chaleureux, de généreux et d’astucieux. C’était très difficile de trouver tous ces traits de caractère réunis. Nous ne voulions pas que notre acteur soit trop jeune ou trop vieux : dans la réalité, il avait environ 40 ans à l’époque des faits. Nous avons donc rencontré énormément de garçons, mais Barry était le seul qui semblait réunir toutes ces qualités.

 

Comment avez-vous choisi les autres acteurs ?


Nous avons essayé de trouver les interprètes sur place, mais il n’y avait pas suffisamment d’acteurs professionnels. Du coup, nous avons dû élargir nos recherches. Ce fut un long processus : nous avons auditionné autant de gens que possible, en réalité tous ceux qui s’intéressaient au projet. Kathleen Crawford, la directrice du casting, sait parfaitement s’y prendre pour piquer leur curiosité. Encore une fois, nous avons tâché de recruter les comédiens sur place, parce que le sentiment d’appartenance régionale est une dimension fondamentale dans le film, qui ne concerne pas seulement les acteurs principaux et les figurants. Tous ceux qui ont participé au film avaient cela à coeur, et – je l’espère – se sont consacrés au projet corps et âme. À mon avis, ça se voit toujours quand les acteurs ont été recrutés par une agence de casting. C’est l’assistant-réalisateur qui leur donne leurs consignes, et puis le réalisateur dirige les acteurs derrière son combo. On ne peut pas travailler comme ça. Enfin, on peut, mais ça se voit à l’image…

 

Le cinéma peut-il avoir une incidence sur le débat politique ?


Je ne crois pas que le cinéma puisse modifier le débat politique. D’abord, les films à gros budgets soit vont dans le sens du statu quo, soit ne sont qu’une façon de s’évader de la réalité et ce sont eux qui bénéficient des sorties et des budgets de publicité les plus puissants. Le cinéma peut produire des oeuvres beaucoup plus audacieuses, mais le cinéma commercial et ceux qui le financent s’en moquent. D’un autre côté, le cinéma peut créer des résonances, soulever des questions, et bousculer les préjugés. En tout cas, le cinéma peut mettre en valeur le parcours de gens ordinaires. C’est à travers le drame du quotidien, ses conflits, ses combats et ses bonheurs, que l’on peut entrevoir le champ des possibles que nous offre l’avenir.

 

Jimmy's Hall - Barry Ward-copie-3

 

Adieu ou à bientôt ?


Je pense qu’on peut affirmer, sans risque d’erreur, qu’il s’agit du dernier gros film de Ken, mais je reste optimiste. Je ne crois pas que ce soit son oeuvre ultime parce que je suis bien certaine qu’il aura encore envie de tourner un documentaire ou un film plus modeste. Je suis heureuse de pouvoir dire que j’ai bouclé la boucle avec lui. J’ai commencé à travailler avec lui sur Hidden Agenda et, comme l’équipe que nous avons formée n’est pas éternelle, je suis contente de terminer sur un film aussi fort ou, même si nous travaillons à nouveau ensemble, de pouvoir me dire : « Nous avons contribué à une oeuvre digne de ce nom ». Je vais d’ailleurs tâcher de réunir tous ces films et de mettre les technologies actuelles à profit pour replacer cette oeuvre dans son contexte historique. Quand on se penche sur la filmographie de Ken, on constate qu’elle dessine une histoire sociale des cinquante dernières années. Ce patrimoine doit être préservé du mieux possible et accessible au plus grand nombre. Selon Rebecca O’Brien - Productrice.

 

 

Table ronde 1916 en Irlande
- Laurent Colantonio, maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université de Poitiers-IUFM, spécialiste de l’histoire irlandaise et britannique.

- Jérôme aan de Wiel, maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Cork.

- Maurice Goldring, professeur émérite à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, spécialiste de civilisation des îles Britanniques, et notamment d'histoire et de politique irlandaise et écrivain.

 

 

 

Mon opinion

 

 

Le film relate l'opposition entre plusieurs sphères d'influence.

 

D'une part la toute puissance Église catholique irlandaise des années 1930, ancrée dans des traditions poussiéreuses et totalement archaïques, d'un coté, mais avec malgré tout un renouveau qui cherche à s'imposer par l'intermédiaire d'un jeune prêtre.

 

D'autre part les propriétaires terriens avides et cupides.

 

Toutes deux agiront pour réduire à néant les actions d'un homme d'une grande et profonde humanité.

 

La mise en scène de Ken Loach reste très démonstrative.

 

Le scénario trouve, malheureusement, une certaine résonance dans notre actualité.

 

Les dialogues sont souvent savoureux. Je retiens entre autres, ceux qui interviennent entre le père Sheridan, magnifiquement interprété par le magistral Jim Norton et le principal protagoniste, Jimmy Gralton dont le rôle est porté avec panache par Barry Ward que je découvre dans ce film.

 

De belles scènes musicales s'imposent et donnent une impression de légèreté face à la dureté du propos. Les images de Robbie Ryan sont magnifiques.

 

Un agréable moment de cinéma avec ce Jimmy's Hall qui devrait plaire, sans toutefois rester gravé dans la mémoire.

 

 

  Sources :

http://medias.unifrance.org

http://www.imdb.com

http://www.allocine.fr

25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 18:00

 

Date de sortie 25 juin 2014

 

On-a-failli-etre-amies---Affiche.gif


Réalisé par Anne Le Ny


Avec Karin Viard, Emmanuelle Devos, Roschdy Zem,

Anne Le Ny, Philippe Rebbot, Annie Mercier, Yan Tassin

 
Genre Comédie


Production Française

 

On-a-failli-etre-amies---Realise-par-Anne-Le-Ny.gif

 

Synopsis

 

Marithé (Karin Viard) travaille dans un centre de formation pour adultes. Sa mission : aider les autres à changer de métier et à trouver leur vocation. C'est une femme structurée, qui a fait des études, qui travaille dans un établissement lui-même structuré, en ayant assez fortement conscience de son utilité. Son personnage est droit, carré. 

 

Se présente alors Carole Drissi (Emmanuelle Devos), qui vit et travaille dans l’ombre de Sam (Roschdy Zem), son mari, énergique et talentueux chef étoilé.

 

Ce n’est cependant pas tant de métier, dont Carole semble avoir besoin de changer, mais de mari. Carole a cette espèce de grâce de la bourgeoisie, elle est quelqu’un qui est tout à fait capable de se débrouiller tout en étant en plein questionnement. En crise. Elle le dit, elle le porte sur son corps, elle a de l’eczéma. Elle a l’air d’être en position de faiblesse, notamment vis-à-vis de son mari. Elle a vécu dans son ombre, quand elle était amoureuse, cela allait sûrement de soi. Maintenant, elle se sent écrasée. Elle est aussi lucide par rapport à tout cela. Elle sait où elle en est.  Il lui faut prendre les choses en main, sinon elle va se noyer.

 

Marithé se donnera à fond pour aider Carole à se projeter dans une nouvelle vie. Marithé, elle, a un problème du même ordre, mais elle n’en a pas encore conscience. Elle a l’air de savoir ce qu’elle fait. Mais, en fait, elle est complètement dans le déni. Elle va se rendre compte que son grand fils est sur le point de partir et qu’elle n’a rien dans sa vie, excepté son travail. Et que même son travail est probablement en train de l’épuiser.

 

Mais quelle est la nature profonde de ce dévouement, quand Marithé ne semble pas insensible au charme de Sam, ni à sa cuisine ?

 

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Karin Viard et Roschdy Zem

 

 

Extraits d'entretien avec Anne Le Ny Anne-Le-Ny.gif

relevés sur http://medias.unifrance.org

 

Comment a germé l’idée d’On a failli être amies ?


"L’idée m’est venue en parlant avec mon assistante monteuse, Cécile Pradère, à qui je demandais, un jour, comment elle en était arrivée à faire son métier, ce que j’adore faire avec les gens. Cécile m’a raconté qu’elle avait travaillé comme formatrice dans un institut de formation pour adultes et qu’en fait, à force de faire ce métier et de voir que les gens allaient mieux quand ils changeaient de métier, et bien... elle avait fini par se l’appliquer à elle-même ! Et qu’elle avait donc changé pour devenir monteuse. Le lendemain, j’ai ouvert la porte de sa salle de montage et je lui ai dit : "Toi, tu m’as empêchée de dormir !" Et voilà !"


Qu’est-ce qui vous a précisément empêchée de dormir cette nuit-là ?


"Je pense qu’il y avait quelque chose qui résonnait très fort en moi du fait que moi aussi j’ai changé de métier, puisque je suis passée, il y a quelques années, d’actrice à réalisatrice. Et puis, le thème du travail m’a toujours intéressée. Non pas par ce qu’il raconte du monde impitoyable de l’entreprise, que je ne connais pas et qui a déjà beaucoup été exploité au cinéma, mais par ce qu’il permet de dire sur le rapport intime que l’on entretient avec lui, ce qui me paraît plus singulier. Cela m’a intéressée de parler de l’image que l’on a de soi-même à travers son métier, de la façon dont on s’y projette, de la part de soi qu’on décide d’y mettre en identifiant son travail à son image sociale. J’avais envie d’explorer un peu tous ces thèmes-là."

 
Ce que vous avez fait en fractionnant cette thématique du rapport intime au travail sur les trois personnages principaux...


On-a-failli-etre-amies---Roschdy-Zem.gif"J’ai essayé de balayer le spectre : à un bout, nous avons le personnage de Sam, le chef cuisinier, qui a toujours su ce qu’il voulait faire. Il a une vocation, un talent, il l’exerce, il est reconnu dans ce qu’il fait, et donc, il est un exemple de carrière avec de l’ambition et de la réussite sociale et matérielle.

 

Ensuite, au milieu du spectre, il y a le personnage de Marithé, une formatrice avec de l’expérience, qui, sans s’être levée le matin en se disant : On a failli être amies - Karin Viard"Je veux être formatrice dans un centre de formation professionnelle", a tout de même le sentiment qu’elle fait quelque chose d’utile, qui sert aux gens, d’éthique, et dans lequel elle peut se reconnaître. Pour les amateurs de Rolex, ce n’est peut-être pas ce qu’on appelle une réussite sociale éblouissante, mais cela lui permet de faire quelque chose qui lui apporte des satisfactions et où elle s’identifie beaucoup à ce qu’elle fait aussi, même si il n’y a pas ce côté vocation, quasi romantique, qui est lié au personnage de Sam.

 

On-a-failli-etre-amies---Emmanuelle-Devos.gifEnfin, à l’autre bout, il y a le personnage de Carole, qui est quelqu’un qui n’a pas vraiment fait d’études, qui ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait faire, qui n’a pas vraiment de vocation. Carole s’est retrouvée dans le sillage de Sam, son mari, ce qui n’est pas rare dans les boulots qui sont liés au commerce où l’on travaille souvent en couple, qui a toujours été "dans l’ombre de...". On peut imaginer qu’elle a un peu tout fait : serveuse, comptable, la caisse... Et, du coup, elle a l’impression de ne rien savoir faire, de ne plus savoir qui elle est là dedans. D’être quelqu’un à qui sa profession renvoie une image peu flatteuse d’elle-même."

 

Est-ce, cependant, une histoire à trois ou plutôt l’histoire de deux femmes ?

 

"C’est plus une histoire de femmes quand même. Même s’il y a le personnage de Roschdy et plein de personnages masculins ! Je voulais raconter une relation entre deux femmes. D’abord, parce que les rapports entre celles-ci ne sont pas traités autant que cela au cinéma. Ensuite, parce que je voulais montrer des rapports ambivalents, assez ambigus entre deux femmes, qui ne se veulent pas de mal et qui ne passent pas systématiquement par la rivalité amoureuse. Car, au cinéma, ou bien les relations entre femmes sont traitées sur le mode de la rivalité, amoureuse en général, avec un homme entre les deux. Ou bien le sujet est abordé sur le registre    de    la    grande    amitié    féminine,    souvent   "romanticisée", pour contrebalancer les films qui prétendent que les femmes se tirent systématiquement dans les pattes, que l’amitié virile entre deux hommes, ça, ça existe, que c’est beau, loyal et franc, blablabla... mais qu’entre les femmes, ça ne peut pas exister."


Il y a tout de même un homme dans votre film...


Oui, j’ai quand même fait un triangle. Comme c’est un des grands classiques – un homme, deux femmes –, j’ai voulu repasser par ce cliché, mais en le pervertissant – car j’aime bien les grands classiques, mais pour les pervertir ! J’ai donc évacué très vite la rivalité. Et clairement, il y en a une qui dit tout de suite à l’autre : je n’en veux plus de celui-là !

 

Qu’est-ce qui distingue les personnages de Carole et Marithé ?

 
"Beaucoup de choses. Déjà, le statut social. J’ai choisi que cela se passe en province, dans une ville pas trop grande (Orléans), où a priori les gens peuvent se connaître. Ce sont deux femmes qui vivent dans des milieux qui ne se mélangent pas. Il y en a une qui est dans la bourgeoisie, dans un truc de nantis. L’autre non. Elles n’ont pas du tout la même vie, elles ne connaissent pas les mêmes endroits. Carole  emmène Marithé au country club et elle est stupéfaite que l’autre n’y ait jamais mis les pieds. Elles vivent dans des sphères très éloignées, elles ont des parcours très différents... Ensuite, beaucoup les oppose sur le plan psychologique.

 

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Finalement, ces deux femmes, loin de devenir rivales, s’aident mutuellement...


"Oui. Marithé est là pour identifier quels sont les problèmes de Carole et pour leur trouver un remède. Et Carole identifie que Marithé a un problème, qui, finalement, n’est pas si éloigné du sien. La plus forte des deux, d’ailleurs, n’est pas forcément celle qu’on croit. Carole a conscience que ses moyens sont limités d’un point de vue professionnel, voire intellectuel. En même temps, c’est quelqu’un qui a une certaine finesse avec les gens et qui sait aussi très bien utiliser sa séduction, sa douceur. Elle a, du coup, une capacité à se faire protéger. Ce que Marithé ne sait pas faire. Marithé, elle, se débrouille toute seule. Elle ne sait pas demander de l’aide et s’appuyer sur les autres. En fait, ce sont deux femmes qui sont juste à un moment de leur vie où elles vont s’utiliser mutuellement dans un moment de crise pour garder la tête hors de l’eau. Car c’est, pour elles, une question de survie. Au fond, elles vont plutôt se faire du bien, mais, à ce moment là, sans le vouloir, en ne pensant qu’à elles-mêmes. Elles vont un peu se manipuler, mais sans machiavélisme, parce que voilà c’est un moment comme ça où il faut avancer. J’ai beaucoup pensé au rapport ambivalent de Stéphane Audran et Marie Trintignant dans Betty, de Claude Chabrol."


En quoi Karin Viard et Emmanuelle Devos, qui sont réunies pour la première fois à l’écran, incarnaient-elles parfaitement ces deux personnages ?


"J’avais envie de retravailler avec les deux. C’est d’ailleurs la première fois que j’ai écrit un scénario en pensant aux acteurs qui allaient le jouer. Mais pour Karin, avec qui j’avais tourné Les invités de mon père, il y avait un truc évident. C’était très clair : il fallait qu’elle joue Marithé. Et d’ailleurs, elle n’avait envie que de jouer Marithé ! Parce que Karin a une énergie, un côté carré comme ça... Emmanuelle, elle, avec qui j’avais fait mon premier film, Ceux qui restent, aurait pu interpréter les deux et le personnage de Carole était plutôt un peu un contre-emploi pour elle. Mais j’adore faire faire des contre-emplois à Emmanuelle ! Elles se connaissaient avant, mais elles n’avaient jamais joué ensemble. Elles étaient ravies par l’idée de travailler ensemble parce qu’elles s’apprécient beaucoup comme comédienne et qu’elles ont de l’admiration l’une pour l’autre. Et aussi parce qu’elles avaient eu peu de partenaires féminines sur des rôles importants à partitions de part et d’autre équivalentes, puisqu’il existe très peu de duos féminins. Il y avait donc, pour elles, aussi, une certaine excitation à défricher ce terrain neuf, qui sort du traditionnel rapport de séduction homme-femme.

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Emmanuelle Devos et Karin Viard

 

Aurait-on pu imaginer une histoire similaire avec deux hommes ?

 
"Tout à fait. Enfin, dans la manière dont ils s’utilisent mutuellement. Ensuite, par rapport à la situation professionnelle du personnage de Carole, trouver un type qui vive dans l’ombre de sa femme qui fait une grande carrière et qui lui a un peu tout sacrifié, heu... c’est plus rare comme cas de figure, non ?..."


Dans ce film, Roschdy Zem est utilisé dans un registre atypique...

 
"Roschdy, normalement, il porte un flingue et il ne sourit jamais. Là, il porte un fouet à pâtisserie et il sourit souvent ! D’abord, ça me plaisait beaucoup de prendre quelqu’un issu de l’immigration pour symboliser cette quintessence française qu’est le "chef" de cuisine. Ensuite, ça me plaisait aussi ce côté image archi virile de Roschdy et de l’utiliser sur un truc plus "solaire", plus dans la sensualité. Sam, son personnage, est certes affirmé, parce qu’on se doute bien que pour être "chef" d’un restaurant comme cela, il faut avoir de la poigne et un vrai charisme. Mais je pouvais lui faire jouer des scènes avec plus de vulnérabilité, plus de douceur. Ça m’intéresse toujours de bénéficier de l’image qu’ont les acteurs à travers leurs rôles précédents, et de les utiliser sur un autre registre. C’est plus riche."

 

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Roschdy Zem joue ici un rôle à contre-emploi de ses prestations habituelles. En effet, l'acteur interprète un grand chef étoilé de la région. Pour rendre plus crédible son personnage, le comédien a été coaché par un habitué des fourneaux : Jean Imbert, gagnant de l'émission Top Chef en 2012.

 

Le tournage de On a failli être amies s'est déroulé du 28 mai au 20 juillet 2003 du côté de la gare et de l'ancien centre à Orléans, ainsi que dans le Vexin, entre les communes d'Epiais-Rhus et de Livilliers.

 

Deux ingrédients colorent particulièrement le film : la province et l’art culinaire...


"Je ne peux pas dire que ce sont des thèmes qui me touchent particulièrement comme le rapport au travail ou les rapports féminins. C’est juste que j’avais envie. J’avais fait un film avant en Bretagne, Cornouaille, très marqué par le folklore local, par des paysages très forts, une nature dramatique.

 

Donc, là, je m’étais dit :

 

"J’ai envie de la Loire, de la campagne française, calme, douce et paisible. J’ai envie d’une architecture qui ne soit pas trop identifiée à une région. Le tuffeau de Touraine, ça paraissait parfait. Un truc qui aille dans la mesure, l’équilibre, la sérénité - apparente en tout cas. J’avais envie de filmer dans une belle campagne verdoyante.

 

De jouer avec des stéréotypes très français. Ça m’arrangeait aussi que ce soit un couple qui travaille ensemble. Ce qui m’a amenée assez vite à l’idée du restaurant. Puis je me suis mise à lire des choses sur la cuisine. De ça, a découlé aussi l’idée que la séduction opérée sur Marithé par Sam n’allait pas passer par le sexe, mais par une autre forme de sensualité, plus douce également. Ça me paraissait intéressant d’utiliser la nourriture. D’abord, l’art culinaire, c’est beau visuellement. Et puis, Marithé est quelqu’un qui a mis un peu toute sa féminité et sa sensualité de côté, dont on peut se dire que ça fait dix ans qu’elle a divorcé, qu’elle élève son fils toute seule... Eh bien ! Que son deuxième départ s’opère avec quelque chose d’assez doux - pas de 'Bing, je tombe amoureuse et je vis du sexe torride' -, que cela passe par un éveil de la sensualité, presque comme lorsqu’on est adolescente, mais d’une manière plus adulte, cela me paraissait intéressant."

 

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"Carole, qui est en souffrance à ce moment de sa vie, est un personnage épicurien... Elle porte des vêtements fluides, de la soie, du cachemire, des choses qui sont douces à porter sur la peau. Elle travaille dans un bel endroit, elle mange bien, elle est élégante... Le réveil des sens de Marithé est accompagné par Carole. Marithé aide Carole à se structurer, tandis que Carole initie Marithé à un certain art de vivre."

 

Au bout de quatre longs métrages, il commence à y avoir, autour de vous, pas mal de fidèles sur le plateau et hors plateau. Une famille Le Ny ?


"Oui. Il y a une équipe. Et c’est très, très important pour moi qu’il y ait une équipe. Je travaille autant que possible avec les mêmes techniciens, même si, bien sûr, il y en a toujours qui ne sont pas libres, ce sont les aléas des emplois du temps. Et c’est très bien de voir aussi des têtes passer, cela force à ne pas ronronner, cela amène du vent frais. Mais je suis très dépendante de ceux avec qui je travaille, parce qu’il y en a beaucoup qui m’ont tout appris. Sur On a failli être amies, hormis Jérôme Alméras, le chef opérateur, avec qui je travaillais pour la première fois et qui a fait un travail super, la plupart de ceux qui étaient là avaient déjà travaillé avec moi au moins une fois. Ces gens m’ont tout appris. Ça aide aussi dans un rapport de travail. Car ils me disent les choses. Quand ils trouvent que je déconne, quand ils pensent que ce que je fais ne va pas bien ou que cela ne va pas marcher, ils n’ont pas peur de me le dire ! Et c’est toujours une discussion riche, qui m’oblige à réfléchir. Je peux m’appuyer sur eux, ce sont des personnes en qui j’ai entièrement confiance, avec qui l’on est dans un processus de travail détendu... et qui sont impitoyables, aussi !

 

 

Mon opinion

 

 

Anne Le Ny s'entoure de deux grandes comédiennes, pour son quatrième long-métrage.

 

Karin Viard et Emmanuelle Devos jouent ensemble pour la première fois. Cerise sur le gâteau, Roschdy Zem, est parfait dans ce rôle de chef étoilé.

 

Les amoureux de la campagne, de beaux paysages verdoyants sont servis. Anne Le Ny confie qu'elle avait envie d' "Un truc qui aille dans la mesure, l’équilibre, la sérénité - apparente en tout cas. J’avais envie de filmer dans une belle campagne verdoyante."

De ce côté là c'est gagné. 

 

Le scénario, et les dialogues à double tranchant servent parfaitement le jeu des deux principales comédiennes qui, s'en donnent à cœur joie.

 

Le film commence plutôt bien. La réalisatrice filme ces femmes, la quarantaine mal assumée, à "la croisée des chemins" comme elles disent. Chacune insatisfaite de sa vie personnelle se cache derrière une apparence. De bourgeoise trop sollicitée par son mari, pour l'une. De salariée dans un centre de formation qui semble mieux assumer sa vie, pour l'autre.

 

Il est très rapidement question d'autres femmes, aussi. Un groupe d'ouvrières brutalement licenciées, qui n'ont pas les moyens d'avoir d'autres priorités que celle de s'interroger sur leur avenir. Ce côté là est très vite expédié. C'est regrettable, limite choquant.

 

La suite, vous la devinez très vite. La mayonnaise monte mais retombe rapidement. L'ensemble est très prévisible et manque cruellement de saveur. Contrairement aux mets largement décrits et parfaitement présentés tout au long du film.

 

 

Sources :

http://medias.unifrance.org

http://www.allocine.fr

 

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"Le bonheur est la chose la plus simple,

mais beaucoup s'échinent à la transformer

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François Truffaut

 

 

 

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